Les trois principales têtes d’affiche du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), Oumar Sylla alias « Foniké Menguè », coordinateur national, Ibrahima Diallo, responsable des Opérations et Billo Bah Hadjass, responsable de la Mobilisation, ont été libérés dans la nuit de mercredi à jeudi. Ils étaient en détention depuis dix mois.
C’est un nouveau signe d’apaisement que les militaires au pouvoir à Conakry lancent en direction de l’opposition. Incarcérés depuis six mois à la maison centrale de Conakry, la plus grande prison du pays, les trois leaders du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), Foniké Menguè, Ibrahima Diallo et Billo Bah Hadjass, ont été libérés suite à l’issue de « l’audience tenue en urgence mercredi 10 mai devant la première Chambre pénale de la Cour suprême », a annoncé sur son site, l’Union des forces républicaines (UFR), un parti politique guinéen d’opposition membre du Front national pour la défense de la Constitution. Dans son arrêt, la plus haute instance judiciaire du pays a déclaré «irrecevable» et «mal fondé» le pourvoi du procureur général.
«Nous venons de remporter le procès ; la Cour suprême vient de nous donner entièrement raison. Le pourvoi du Parquet général a été rejeté. C’est un ouf de soulagement pour nous», s’est félicité Me Béa, qui chapeautait l’équipe de la défense de ces trois personnalités de l’opposition guinéenne. Ces opposants avaient été arrêtés fin juillet 2022 après des manifestations contre la junte au pouvoir, interdites par les autorités, et qui avaient fait plusieurs morts et blessés. La justice guinéenne avait alors inculpé ces trois personnalités politiques des faits de «pillage, incendie, destruction de biens, attroupement délictueux, troubles à l’ordre public». Au lendemain de leur arrestation, le FNDC avait dénoncé «l’instrumentalisation de la justice» par la junte afin de faire taire toute voix discordante.