Les États membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont réaffirmé, jeudi 11 mai à Durban (540 km de Pretoria), leur intention de stimuler le tourisme dans la région malgré l’instabilité politique dans certaines parties du continent.

S’exprimant lors de la Conférence internationale sur le tourisme en Afrique, qui se tient à Durban, en Afrique du Sud, Moreri Mabote, responsable au ministère du Tourisme au Botswana, admet que davantage doit être fait pour apaiser les inquiétudes des touristes qui planifient des voyages dans la région de la SADC.

«Notre région a toujours reconnu le tourisme comme l’une des industries clés. Il crée des emplois pour nos jeunes et nos femmes et aide nos pays à accroitre leur PIB et à transformer leurs économies», a-t-il souligné.

Evoquant les initiatives prises pour atténuer les impacts négatifs des deux dernières années consécutifs à la pandémie de Covid-19, d’autres intervenants ont mis le secteur au défi de sortir des sentiers battus et de chercher des moyens de construire un secteur de tourisme plus inclusif et résilient à même d’assurer la participation des femmes et des jeunes de manière significative.

Pour ce faire, suggèrent-ils, les départements du Tourisme se doivent de consacrer des ressources substantielles pour soutenir la relance de l’économie, en particulier le secteur du tourisme pourvoyeur d’emplois. Des projets doivent être ainsi mis en œuvre pour protéger et rajeunir le tourisme, y compris la formation et la publication des normes et standards pour des opérations sûres dans le secteur, soutiennent-ils encore.

Des orateurs ont, dans ce contexte, appelé les gouvernements africains à mettre en œuvre des programmes d’entretien de l’infrastructure touristique dans les principales attractions du secteur. Il s’agit de rénover les actifs existants tels que les quartiers, les zones protégées, les parcs nationaux et provinciaux, les jardins botaniques et zoologiques et les sites du patrimoine touristique, expliquent-ils.

Tourisme, l’Afrique est de retour

Repenser le tourisme en Afrique

Patricia De Lille, ministre sud-africaine du Tourisme

Dans ce même ordre d’idées, la ministre sud-africaine du Tourisme, Patricia De Lille, a déclaré que si la pandémie du coronavirus avait sans aucun doute laissé une brèche dans l’industrie du tourisme, les derniers chiffres ont montré que l’Afrique était de retour.

Évoquant les efforts tendant à promouvoir le secteur du tourisme dans la région de l’Afrique australe, Mme De Lille a précisé que le Zimbabwe a maintenu sa place en tant que premier marché source de l’Afrique du Sud pour la quatrième année consécutive.

«Plus de 500. 000 Zimbabwéens se sont rendus en Afrique du Sud au cours du premier trimestre de cette année, contre 643 000 au cours de la même période en 2019 et 173.000 en 2022», précise-t-elle, notant que le Mozambique, le Lesotho, l’Eswatini et le Royaume-Uni viennent ensuite.

Repositionner le marché africain

S’exprimant par la même occasion, Seapei Lebele, directeur de la communication au même ministère, a indiqué que la pandémie du Covid-19 a entraîné une baisse massive des arrivées et des revenus étrangers dans la région australe, comme un peu partout dans le monde d’ailleurs, précisant que la contribution du tourisme au produit intérieur brut est passée de 3,7 % en 2019 à environ 1,3 % en 2020. Cette situation a aggravé les taux de chômage, en ce sens que les baisses estimées de l’emploi direct dans le secteur ont dépassé 36% en 2020 par rapport à 2019, souligne-t-on.

«Du côté de l’offre, nous avons observé des pertes dans les principaux produits et services touristiques, affectant les gains réalisés au fil des ans pour diversifier l’offre touristique de l’Afrique australe, avec des pertes particulièrement douloureuses pour le secteur des PME», explique Lebele.

Et d’ajouter que ces pertes ont un impact négatif supplémentaire sur notre lutte pour une transformation économique à grande échelle dans ce secteur porteur.

Mercredi, les participants à cette conférence, dont des ministres, des groupes hôteliers, des compagnies aériennes et des offices du tourisme venus de 21 pays africains, ont appelé les gouvernements africains à harmoniser leurs processus de visa afin de développer le tourisme sur le continent. Ils soutiennent, à cet égard, que pour repositionner le marché africain du voyage et du tourisme, les pays africains doivent s’engager dans des collaborations et des compétitions saines et équilibrées.