L’étalon or rétabli de fait par Harare pour lutter contre l’hyperinflation ne passe pas au FMI. Le Fonds a mis en garde le gouvernement zimbabwéen contre les risques liés à l’adoption d’une monnaie numérique adossée à l’or, pour faire face à la descente aux enfers de la monnaie locale. Pour le Fonds monétaire international, cette mesure est tout aussi inefficace que d’arroser le sable !

Zimbabwe-hyperinflation : Attention à ne pas arroser le sable !

Le ministre des Finances Mthuli Ncube

«Une évaluation minutieuse devrait être menée pour s’assurer que les avantages de l’adoption d’une monnaie numérique adossée à l’or l’emportent sur les coûts et les risques potentiels, y compris les risques pour la stabilité macroéconomique et financière, les risques juridiques et opérationnels, les risques de gouvernance et le coût des réserves de change perdues», a souligné un porte-parole du Fonds monétaire international, cité par l’agence Bloomberg.

Le Zimbabwe a lancé, lundi 8 mai, une monnaie numérique adossée au métal jaune dans l’espoir d’endiguer une hyperinflation à trois chiffres et la dépréciation de la devise nationale dont la population et les opérateurs économiques se sont détournés en la substituant au dollar américain dans les transactions quotidiennes. Mis en vente à un montant minimum de 10 dollars pour les particuliers et à partir de 5.000 dollars pour les investisseurs institutionnels et les entreprises, ces jetons numériques seront négociables et capables de faciliter les transactions et les règlements de personne à personne et de personne à entreprise. Ils seront ainsi utilisés à la fois comme moyen de paiement et comme réserve de valeur, alors que le dollar zimbabwéen s’est déprécié de 40 % par rapport au billet vert cette année.

 Le FMI a recommandé dans ce cadre aux autorités zimbabwéennes d’utiliser plutôt des « mesures conventionnelles » comme « le maintien d’une politique monétaire restrictive et l’accélération de la libéralisation du marché des changes pour faire face aux défis économiques ».