ONG et scientifiques se sont invités à l’assemblée générale ordinaire du groupe BNP Paribas cette semaine afin de questionner le management de la banque sur sa politique climatique.  Ces activistes ont concentré leurs griefs sur le  financement des énergies fossiles.

BNP Paribas, qui devrait être totalement sortie du charbon d’ici à 2030 dans les pays de l’OCDE et 2040 dans le reste du monde. La banque s’est, en particulier, engagée à ne plus soutenir l’exploration de nouveaux champs pétroliers et gaziers via le financement de projets. BNP Paribas ambitionne, au total, de réduire de 80% d’ici à 2030 le financement des activités d’exploration-production pétrolière.

Transition écologique : BNP Paribas, même pas peur !

Le charbon, énergie fossile décriée

Des engagements toujours «insuffisants» aux yeux des ONG. Trois d’entre elles ont attaqué le groupe bancaire en justice en février dernier pour non-respect de la loi sur le devoir de vigilance, tandis que 600 scientifiques, dont des co-auteurs du rapport du GIEC, ont écrit une lettre ouverte à son conseil d’administration. Tout ce monde, estime que la banque continue à financer indirectement de nouveaux gisements via les crédits généralistes accordés aux majors pétrolières et gazières et les émissions obligataires.

Contre les détracteurs de la banque, le directeur général de BNP Paribas Jean-Laurent Bonnafé s’est défendu en énumérant l’engagement du groupe dans la transition écologique :  Sur les 50 milliards d’euros de financement consacré au secteur de l’énergie, le fossile représente aujourd’hui 60%, contre 90% il y a dix ans. Nous allons bien sûr accélérer afin que le bas carbone représente 80% de ces financements», rappelle-t-il.

Concernant les émissions obligataires, le directeur général de BNP Paribas affirme que ces activités sont conduites conformément aux orientations générales de la banque en matière climatique. « Nous tenons compte des engagements des entreprises émettrices et de ce qu’elles démontrent sur leur trajectoire vers le bas carbone», précise-t-il. Ainsi, la banque n’exclut pas de cesser sa relation commerciale avec des clients qui continuent à produire uniquement des énergies fossiles sans être pleinement engagés dans la transition.