En retard par rapport à la Chine dans la course à la maîtrise des minerais critiques pour la transition énergétique, les Etats-Unis veulent à tout prix rattraper son concurrent, quitte à déporter la bataille en RDC en activant l’arme des lois extraterritoriales.

C’est au détour d’une petite dépêche de l’agence Associated Press (AP) que l’on découvre la «nouvelle guerre» que s’apprête à déclencher les Etats pour rattraper leur retard sur les minerais stratégiques. En effet, le président de la sous-commission Afrique de la Chambre des Représentants, John James, a présenté, mardi 11 juillet, un projet de loi exigeant la mise en place d’une stratégie nationale pour sécuriser les chaînes d’approvisionnement en minerais critiques…de la République démocratique du Congo (RDC).

La domination des groupes miniers chinois dans l’extraction, le traitement et le raffinage de ces minerais «représente une menace économique et de sécurité nationale qui a un impact sur l’indépendance énergétique et la préparation militaire», souligne le projet de loi présente à la Chambre basse du Congrès.  

La RDC produit environ 70 % du cobalt mondial, un composant clé des batteries des véhicules électriques, et possède également d'importants gisements de cuivre, de lithium, de tantale et de germanium.

Minerals critiques

La RDC produit environ 70 % du cobalt mondial, un composant clé des batteries des véhicules électriques, et possède également d’importants gisements de cuivre, de lithium, de tantale et de germanium.

Le projet de loi est coparrainé par quatre autres membres républicains de la chambre des représentants, en l’occurrence Jim Baird, Young Kim, Thomas Kean Jr. et Cory Mills.

La bataille autour de l’accès des minerais critiques est l’un des nouveaux pans de la guerre commerciale qui oppose les États-Unis à la Chine. Les entreprises chinoises sont en effet bien positionnées sur l’ensemble de la chaîne de valeur de ces minerais nécessaires pour les batteries électriques, les panneaux photovoltaïques, les puces électroniques ou encore les éoliennes.

Outre l’exploitation de mines dans les principaux pays producteurs en Afrique et ailleurs, Pékin concentre aujourd’hui, tous minerais confondus, 2/3 des capacités de raffinage. Elle raffine ainsi 90% du manganèse, 76% du cobalt, 65% du lithium, 58% de l’aluminium, 90% des éléments des terres rares ou encore 40% du cuivre à l’échelle mondiale, selon une note d’analyse publiée par la Société américaine de géologie (Geological Society of America).