Lors de son exil sur l’île anglo-normande de Guernesey, Victor Hugo avait imaginé dans son œuvre : « Les Travailleurs de la Mer » la figure d’un roi Auxcrinier de l’Océan, qui aurait trouvé le bonheur dans ses États ; la Constitution, dont il est l’auteur, refuse le droit d’entrée à l’or et à l’argent sans son autorisation : la seule monnaie ayant cours est le coquillage dont la mer est l’inépuisable coffre-fort.

Pendant longtemps, le cauri a été un coquillage utilisé comme monnaie dans une grande partie de l’Afrique et de l’océan Indien. Le principal fournisseur en était les Maldives, qui conservent encore ce coquillage comme symbole sur tous ses billets de banque.

Tel Aviv de l’Afrique : Cauris et travailleurs afro-futuristes de la Mer

Certains États africains (Bénin, Burkina Faso) utilisent encore les cauris en complément de leur monnaie. Ce coquillage a été choisi comme emblème de la Banque de développement du Mali.

Certains États africains (Bénin, Burkina Faso) utilisent encore les cauris en complément de leur monnaie. Ce coquillage a été choisi comme emblème de la Banque de développement du Mali.

Originaire de Yaoundé, future Tel Aviv de l’Afrique, un jeune créateur Camerounais, K-risme Style, voudrait aller plus loin. Passionné par les agents du changement qui expérimentent de nouvelles relations au monde, il suggère la conception d’une robe avec des cauris et des matériaux de papiers recyclés qu’il souhaiterait dédier à la mémoire d’Adèle Hugo et à notre capacité collective à dompter la fureur et l’étendue infinie des océans. Avec ses créations biosourcées, K-risme Style réinvente chaque jour un royaume de papier balayé par les flots. Alors pourquoi pas une robe «passeport imaginaire» ?

Adèle Hugo, la fille de Victor Hugo, a vécu à la Barbade de 1866 à 1872 où elle s’était éprise d’un officier anglais. Dans les îles de la Caraïbe, il existe une Casa Victor Hugo à la Havane, un palais bleu reposant dédié à Victor Hugo situé sur la rue parallèle à Obispo. Les traces de Victor Hugo dans l’île de Saint- Martin ont aussi fait l’objet de recherches en référence à des militants et opposants politiques qui auraient cherché à le rejoindre avec Ledru Rollin lors de son exil à Guernesey, de l’autre côté de l’Atlantique.

L’immigration féminine Saint-Martinoise a été importante à New-York, aux côtés des femmes cubaines qui adresseront un appel en 1870 à Victor Hugo pour le prier d’intervenir dans leur lutte. Victor Hugo répondit par une lettre remarquable d’une profonde humanité et qui a gardé toute son actualité.

A noter que des militants et syndicalistes de Loire-Atlantique avaient eux aussi tenté de rejoindre Victor Hugo avec Ledru Rollin lors de son exil. Des arrestations au port de Saint-Malo auraient entraîné l’incarcération dans la prison de Mazas (Paris) d’un dénommé Michel Rocher, inventeur nantais d’une machine à distiller l’eau de mer pour les navires. Une légende veut qu’il se soit fait enterrer avec des lettres de Victor Hugo dans son cercueil. Cette arrestation suit la présence à Saint-Malo d’un certain M. Hubert, espion dont parle Victor Hugo dans « Choses vues ». De même, Ange Guépin et Victor Mangin sont arrêtés à Nantes juste après que M. Hubert s’y soit rendu.