Le Comité du patrimoine mondial, dont la 45e session s’est achevée le 25 septembre 2023 à Riyad (Arabie saoudite), a inscrit 42 nouveaux sites, dont cinq en Afrique, sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Dont un site se trouve à Madagascar.

Les forêts sèches d'Andrefana à Madagascar sont désormais classées patrimoine mondial de l’Unesco

Une forêt sèche de Madagascar

À l’issue de ses quinze jours de travaux, le Comité a inscrit 33 nouveaux sites culturels et 9 nouveaux sites naturels. «Ces sites bénéficient ainsi du plus haut niveau de protection patrimonial au monde et pourront avoir accès à de nouvelles opportunités d’assistance technique et financière de l’UNESCO» précise cette organisation onusienne dans un communiqué de presse. 

Avec les 5 nouveaux sites inscrits cette année, l’Afrique a franchi le cap symbolique des 100 sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial.

Les nouveaux sites sont situés au Rwanda (le Parc national de Nyungwe et les sites mémoriaux du génocide à Nyamata, Murambi, Gisozi et Bisesero), en République du Congo (le massif forestierd’Odzala-Kokoua), en Ethiopie (le paysage culturel du pays Gedeo), en Tunisie (l’île de Djerba) et à Madagascar.

Pour ce dernier, il s’agit du site des forêts sèches d’Andrefana (de l’Ouest), une extension du Parc national des Tsingy de Bemaraha, qui inclut trois parcs nationaux dont Ankarafantsika, Mikea et Tsimanampesotse ainsi que les deux réserves spéciales Analamerana et Ankarana. Ils couvrent dans l’ensemble une superficie totale de 734 298 ha. Les nouveaux éléments constitutifs couvrent presque toute la gamme des variations écologiques et évolutionnaires des forêts occidentales de Madagascar.

Pensées à l’ancien DG du MNP

La Confédération du Tourisme de Madagascar (CTM) salue cette initiative qui contribue fortement au rayonnement international des richesses touristiques de la grande île et adresse ses chaleureuses félicitations à toute l’équipe de Madagascar National Parks (MNP) pour le travail accompli.

Pour Dr Baomiavotse Vahinala Raharinirina, ministre de l’Environnement et du Développement durable à la soumission du dossier en 2020 auprès de l’UNESCO, «c’était une bataille presque inespérée, un travail acharné, un lobbying de haut niveau où il fallait démontrer à la fois notre capacité à maintenir ce patrimoine et l’intérêt écologique et scientifique de ces forêts sèches quasi uniques au monde.» Cette excellente nouvelle pour la conservation de la biodiversité de Madagascar était le résultat d’un travail d’ensemble «les techniciens du MEDD, l’équipe du MNP, des collègues du WRI et également de la Représentation de Madagascar auprès de l’UNESCO à Paris.»

Conseiller spécial du président de la République, elle a eu des pensées particulières à feu Mamy Rakotoarijaona, DG du MNP de l’époque : «Mamy Rakotoarijaona n’est certes plus là pour savourer le fruit de ce travail collectif, mais je tenais à lui témoigner tout mon hommage pour ce qu’il a mené avec professionnalisme et pour cette conviction que nous avions partagée à l’époque. Il a bossé très dur sur ce dossier avec mes équipes. Personne n’avait cru en 2020 quand on s’est lancé dessus. L’idée était de léguer à nos générations futures, ces forêts uniques au monde et ces ressources pour le territoire.» 

Dr Mamy Rakotoarijaona a dirigé avec efficacité MNP de décembre 2019 jusqu’à sa disparition en juin 2022. Jusqu’à maintenant, Madagascar National Parks ne dispose pas encore d’un vrai Directeur Ggénéral !