Alors que la levée des fonds sur le marché international devient plus chère à cause de l’appréciation du dollar, le chef de l’Etat kenyan, William Ruto estime que le Nairobi Securities Exchange (la Bourse de Nairobi) doit devenir un moyen efficace pour mobiliser les ressources pour financer l’économie nationale. Et il n’a pas attendu longtemps pour préciser ses intentions.
Le tout nouveau président William Ruto du Kenya que ses détracteurs accusent de «socialisme débridé», a annoncé avant hier mardi 11 octobre, l’introduction en bourse de dix des plus grandes entreprises publiques avant fin 2023 afin de lever les fonds nécessaires au financement du Budget de l’Etat et de dynamiser le marché boursier. «Nous préparons jusqu’à dix entreprises publiques à rejoindre la Bourse au cours des douze prochains mois ; Le marché boursier pourrait devenir un véritable moyen de mobilisation des fonds dont le pays a besoin», a-t-il déclaré lors d’une cérémonie organisée au siège du Nairobi Securities Exchange à l’occasion du lancement d’une nouvelle salle de marché.
Très nombreux dans l’auditoire, les professionnels de marché ont été rassurés.
William Ruto, qui a pris ses fonctions le 13 septembre dernier, s’est transformé en VRP de la Bourse de Nairobi, l’une des plus dynamiques du continent : «Je souhaite encourager le secteur privé à coter au moins cinq entreprises par an», a-t-il dit, révélant au passage que Credit Bank et le fabricant de produits laitiers, Bio Food Products, se préparent déjà à entrer en Bourse. La dernière IPO sur la Bourse de Nairobi, qui compte actuellement 63 entreprises cotées, remonte à 2018 !
Le chef de l’Etat kényan a annoncé d’autre part l’émission prochaine d’obligations domestiques libellées en dollars pour «puiser dans le réservoir des devises étrangères qui se trouvent sur les comptes bancaires domiciliés au Kenya». Le gouvernement de Nairobi avait renoncé, ces derniers mois, à contracter un prêt syndiqué auprès d’un pool de banques internationales et à émettre un nouvel eurobonds, en raison des conditions de marché défavorables.