Une mission du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Calixte Ahokpossi a achevé sa mission à Kinshasa le 8 mai 2024. La mission a abouti à un accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC, d’une durée de 3 ans et d’un montant de 1 066 millions de DTS, soit environ 1,52 milliard de dollars)

D’emblée, il faut noter que l’essentiel des négociations sur ce programme triennal ont été pilotées par Nicolas Kazadi, ministre des Finances de la République démocratique du Congo, sous la houlette du Président de la République M. Félix Tshisekedi.

Le président Felix Tshisekedi a fait pression pour la révision de l'accord de 2008 sur les infrastructures contre des agréments sur les mines critiques de la RDC avec Sinohydro Corp et China Railway Group afin d'apporter plus d'avantages au Congo. Cette révision a abouti à la signature en mars d’un accord entre le gouvernement congolais et les groupes chinois.

Le Président Félix Tshisekedi et son ministre des Finances, Nicolas Kazadi


Ce programme triennal avec le FMI, une première depuis l’indépendance de la RD Congo en 1960. Ce pays continent aux 9 frontières se rapproche ainsi pour la première fois de l’achèvement d’un programme du FMI. Les accords précédents ont été interrompus en raison de problèmes tels que le manque de transparence dans le vaste secteur minier.

« Les résultats obtenus dans le cadre du programme (de trois ans) ont été généralement positifs, la plupart des objectifs quantitatifs ayant été atteints et les réformes clés ayant été mises en œuvre, bien qu’à un rythme lent », a déclaré le Fonds dans un communiqué.

Des mécanismes pour la bonne gestion des fonds reçus

Une fois approuvé par le conseil d’administration du FMI, l’accord permettra le versement d’une dernière tranche d’environ 200 millions de dollars.

Le FMI a noté que le premier fournisseur mondial de cobalt – le minerais utilisé dans les smartphones, les batteries des voitures électriques…- et le troisième producteur mondial de cuivre doit tenir compte de l’impact positif d’une coentreprise Sicomines récemment amendée avec des entreprises chinoises dans sa loi de finances révisée pour 2024.

« En outre, des mécanismes devront être mis en place ou renforcés pour garantir la bonne utilisation et la gouvernance de ces fonds », a conseillé le FMI.

Le président Felix Tshisekedi a fait pression pour la révision de l’accord de 2008 sur les infrastructures contre des agréments sur les mines critiques de la RDC avec Sinohydro Corp et China Railway Group afin d’apporter plus d’avantages au Congo. Cette révision a abouti à la signature en mars d’un accord entre le gouvernement congolais et les groupes chinois.

« Le FMI est préoccupé par les mécanismes d’utilisation de cet argent et a demandé qu’il soit versé sur le compte du Trésor public plutôt que d’être géré par une agence comme cela a été fait dans le passé », a déclaré à Reuters un fonctionnaire du ministère des Finances qui a requis l’anonymat.

Parmi les conditions du FMI, la publication des contrats miniers

La publication des contrats miniers était également l’une des conditions du programme du FMI. Exigence qui a été remplie par les autorités congolaises puisque en début du mois courant, la RD Congo a communiqué les détails tant attendus des conditions révisées de la Sicomines, qui comprennent environ 7 milliards de dollars d’investissements dans les infrastructures de la part de la Chine, sous condition que les prix du cuivre restent élevés.

Selon la version précédente de l’accord, seuls 822 millions de dollars ont été déboursés sur les 3 milliards promis pour les investissements dans les infrastructures, d’après un rapport de 2023 de l’auditeur national de la RD Congo.

L’accord révisé comprend toujours des conditions que les organisations congolaises et internationales de la société civile considèrent comme désavantageuses pour le pays. Il s’agit notamment de l’exonération d’impôts pour la Sicomines jusqu’en 2040.

.

Article publié pour la première fois sur Afrimag