Hormis la parenthèse atypique de la présidence de Charles De Gaulle, les chefs d’Etat français successifs pour marquer leur passage éphémère ont souhaité inscrire dans le temps une réalisation culturelle emblématique

Comment la Cité internationale de la langue française peut-elle toucher le cœur et associer les peuples francophones, francophiles à la francophonie ?

Benoist Mallet Di Bento
Consultant IC- Intelligence Culturelle 
benoist@nohoo.studio

En excluant, les monarchies qui ont la vision du «temps long», mais aussi les locataires de la Maison Blanche, de Zhongnanhai (Pékin), du Kremlin… étrangement, les locataires de l’Élysée n’ont pas la vision du « temps long. »
Essai d’un court rappel historique : Une des tentatives pour remédier de la technocratie française, fut de créer pendant et dans les décombres de la Seconde Guerre mondiale le Commissariat au Plan, inspiré du régime soviétique. La Cité Internationale de la Langue Française, ne serait-elle pas d’une certaine manière l’héritière ? Une institution française de plus à celles déjà nombreuses existantes, s’additionnant comme autant de niches fiscales ?
Admettons, un château royal a été sauvé d’une disparition certaine, sa réalisation fut créatrice d’emplois… mais la Cité subit les aléas, les alternances politiques proposant une offre le plus souvent bien lointaine des préoccupations présentes et à venir du continent africain, de plus, son organisation est jalousement gardée par une certaine intelligentsia parisienne. Quid d’un projet francophone inclusif à long terme ?

230 millions d’euros dans la cité internationale de la langue française

230 millions d’euros investis dans la création de la Cité Internationale de la Langue Française, sans comprendre son fonctionnement annuel. D’un monde multipolaire qui s’affirme, nous pouvons nous interroger du bien-fondé de sa forme actuelle, était-ce si judicieux ?
Comment la Cité Internationale de la Langue Française peut-elle susciter l’intérêt et l’enthousiasme des 87 pays qui à travers le monde ont en partage à un degré divers la langue française ?
Comment la Cité internationale de la langue française peut-elle toucher le cœur et associer les peuples francophones, francophiles à la francophonie ?
N’aurait-il pas fallut s’inspirer de Paul Vaillant-Couturier et sa Maison de la culture puis généralisé par André Malraux pour que l’Organisation Internationale de la Francophonie (O.I.F.) soit l’instigatrice par la mise en place de Cités internationales de la langue française sur les 6 continents, au plus proche des plus de 320 millions de francophones ?

Autre alternative, de cette conception jacobine qu’est la Cité Internationale de la Langue Française, elle pourrait être reprise par l’O.I.F. chaque continent ayant son propre collège de pays proposant ses propres programmations devenant ainsi un village de la société civile francophone, un espace social et rassembleur axé vers les secteurs d’activités croissants de l’espace francophone ?

Un dictionnaire multilingue interactif

Pourquoi la Cité internationale de la langue française ne pourrait-elle pas initier un contrat linguistique et social avec les diasporas, les centaines de peuples que composent les francophonies par la création d’un dictionnaire multilingue interactif via des technologies numériques dont le trait d’union serait la langue française ?

La francophonie peut changer la vie quotidienne des francophones.
La francophonie peut améliorer l’efficacité des politiques publiques des institutions internationales.
La francophonie peut redonner du souffle et de la confiance aux relations internationales.

 

Article publié pour la première fois sur Afrimag