La Côte d’Ivoire en pleine phase de transformation industrielle. Et pour cause ! Souleymane Diarrassouba, ministre ivoirien de l’Industrie , du Commerce et de la Promotion des PME a révélé récemment, dans un entretien accordé à «In Trade Magazine», que le secteur de l’industrie en Côte d’Ivoire contribuera à hauteur de 30% au Produit Intérieur Brut (PIB) d’ici 2030. Décryptage.
Pour réussir ce pari le gouvernement de Côte d’Ivoire s’appuie sur sept clusters (En géographie économique, dans la littérature anglo-américaine, un cluster est une concentration d’activités regroupées autour d’un secteur ou d’une filière).
Cette révélation a été faite dans un entretien accordé au confrère «In Trade Magazine», magazine spécialisé dans le commerce international. Souleymane Diarrassouba a indiqué que l’objectif de la Côte d’Ivoire est de faire passer la part de l’industrie dans le PIB, estimé à 21% aujourd’hui, à 30% à l’horizon 2030.
Parlant de la contribution de l’industrie dans la création de richesse au niveau national, il a mis en avant le secteur de l’agro-industrie : «Nous nous concentrons sur l’agro-industrie, notamment la transformation ». Ceci est d’autant important, a-t-il expliqué, que la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao, avec 2,20 millions de tonnes, soit 40 % de la production mondiale. « Notre capacité de traitement est actuellement de 30 %, et nous souhaitons atteindre 50% d’ici 2025. Nous produisons 1 million de tonnes de noix de cajou et n’en transformons que 15%. L’objectif affiché est de porter ce taux à 50 % d’ici 2025 », indique-t-il.
Les bases de l’industrie en Côte d’Ivoire
L’agro-industrie, l’emballage, les matériaux de construction, le pharmaceutique, le textile-habillement, l’automobile et les secteurs de la chimie parachimie… sont les bases industrielles sur lesquelles s’appuie la Côte d’Ivoire pour entrer de plain-pied dans l’ère de l’industrialisation. Cette ambition du gouvernement du Président Alassane Ouattara se fera avec les concoures du capital et du savoir-faire étrangers. D’ailleurs comme tous les pays qui ont eu à emprunter la voie de l’industrialisation.
A cet égard, dans la transformation des noix de cajou, la Côte d’Ivoire bénéficie du soutien de Tony Blair Institute (TBI). C’est le cas également dans la création de valeur ajoutée dans le secteur du cacao avec l’arrivée de grandes majors internationales à Abidjan.
Sur un autre registre concernant la politique industrielle du gouvernement de Côte d’Ivoire, le ministre a déclaré : « Nous produisons 900 000 tonnes de caoutchouc et 560 000 tonnes de coton. Il nous manque des éléments de la chaîne de valeur, et l’un d’entre eux est le traitement, qui est effectué en Asie, puis renvoyé vers la Côte d’Ivoire. Nous aimerions augmenter notre capacité de transformation. Et pour cela, nous avons besoin d’être accompagnés ».
Le ministre a rappelé que des réformes sont mises en place par le gouvernement pour améliorer l’environnement des affaires et le rendre plus compétitif. « C’est important pour nous de sécuriser les investissements et de promouvoir la marque «Made in Côte d’Ivoire».