La Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko et ses alliés rejettent le projet de la nouvelle constitution et remet en cause la légitimité des autorités de la Transition de conduire le processus de refondation du Mali a déclaré, mardi 10 janvier Youssouf Daba Diawara coordinateur général de la Coordination à l’agence turque Anadolu. C’est un avertissement sans frais à l’adresse du chef de la junte et Président de la Transition, le colonel Assimi Goïta.

« Nous avons demandé au Président de la Transition de renoncer à son projet d’élaboration d’une nouvelle constitution et cela on se fonde sur deux points essentiels dans le droit positif actuel au Mali. Il n’y a pas des dispositions qui donnent compétence au Président de la Transition de pouvoir initier une élaboration de la constitution. Le deuxième point est qu’actuellement, il y a beaucoup de problèmes qui ne datent pas d’aujourd’hui », a expliqué Youssouf  Daba Diawara.

L'Imam Mahmoud Dicko

L’Imam Mahmoud Dicko met en garde contre l’élaboration d’une nouvelle constitution par l’équipe de la Transition

Et le coordinateur de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Dicko d’ajouter : «depuis l’avènement de la démocratie, on a traversé beaucoup des crises et ces crises trouvent leur sort généralement dans la mauvaise organisation des élections, la mauvaise gouvernance, le népotisme, l’insécurité etc.». La Coordination estime qu’aujourd’hui, une nouvelle constitution ne changera rien à ces problèmes. Pour elle, les résolutions se trouvent ailleurs et dans la constitution. Donc, le moment n’est pas opportun d’aller à une élaboration de nouvelle constitution, met en garde ce groupement qui a été en pointe dans l’éviction de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keita du pouvoir.

Diawara fait au passage une leçon de droit constitutionnel au Président de la Transition : «l’article 118 de la constitution de février 1992 en vigueur parle d’une révision et non d’une élaboration d’une nouvelle loi fondamentale». Ceci étant, il ne peut y avoir qu’une révision et cela passe par des procédures, insiste-t-il. Il rappelle que l’initiative de la révision de la constitution appartient au Président de la République et aux députés. Or, « nous n’avons pas de Président de la République et nous n’avons pas de députés non plus. Nous avons un Président de la Transition qui a été choisi et des membres ou Conseillers du Conseil National de Transition» poursuit-il. C’est une pierre jetée dans le jardin du colonel Assimi Goïta. Pour rappel, le projet de Constitution sera soumis au référendum en mars 2023.