Les leaders mondiaux se sont mobilisés mardi 8 novembre autour de l’adaptation du climat en Afrique. Ils ont participé à l’événement de l’adaptation en Afrique, organisé par le président de l’Union africaine, Macky Sall du Sénégal, le PDG du Global Center on Adaptation, Patrick Verkooijen, et le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina.
L’événement de l’adaptation en Afrique a souligné le besoin crucial du continent pour trouver des solutions efficaces contre le changement climatique. L’événement a également répondu à l’appel en faveur de la capitalisation du Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique (AAAP).
«Il s’agit d’une étape cruciale de la lutte contre le changement climatique », a déclaré le président de l’Union africaine, Macky Sall. «Les engagements pris par les partenaires de l’Afrique conféreront au Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique le coup de pouce nécessaire pour modifier la trajectoire de développement du continent le plus exposé au climat de la planète. J’ai confiance dans le fait que l’AAAP saura générer des résultats concrets pour l’Afrique».
25 milliards de dollars US à mobiliser pour appliquer l’adaptation
Le Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique est une initiative appartenant à l’Afrique et dirigée par elle, développée par le Global Center on Adaptation (GCA) et la Banque africaine de développement (BAD) en étroite collaboration avec l’Union africaine. Il permet de mettre en œuvre l’Initiative pour l’adaptation en Afrique (AAI), qui vise à mobiliser 25 milliards de dollars pour appliquer, mettre à l’échelle et accélérer l’adaptation climatique à travers le continent. Depuis 2021, l’AAAP a intégré l’adaptation climatique à travers plus de 3,5 milliards de dollars d’investissements dans 19 pays.
«Je tiens à faire part de ma pleine solidarité à l’égard du Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique […] Je demande instamment à la communauté internationale de soutenir l’Afrique et de mobiliser les ressources techniques & financières nécessaires à la mise à l’échelle de l’adaptation transformatrice », déclare le secrétaire général des Nations unies, António Guterres.
« Grâce à ce programme innovant, l’Afrique a élaboré un plan de croissance, de création d’emplois et d’opportunités pour la population, et de résilience face à la crise climatique», a indiqué pour sa part le président ghanéen Akufo-Addo. «L’accent particulier que met l’AAAP sur la question de l’adaptation au climat favorisera également une meilleure stabilité et un progrès plus marqué en Afrique et dans le monde entier. Le programme d’AAAP s’aligne parfaitement aux plans du Ghana pour faire face au changement climatique, alors qu’il préside le Forum sur la vulnérabilité climatique (CVF) pour diriger les efforts des pays les plus vulnérables au climat dans le monde afin de stimuler et de mobiliser les investissements par le biais des Plans de prospérité climatique ».
Le Royaume-Uni versera 200 millions de livre sterling au Fonds d’action pour le climat de la BAD
James Cleverly, secrétaire d’État aux affaires étrangères, au Commonwealth et au développement du Royaume-Uni, a annoncé que le Royaume-Uni versera 200 millions de livres sterling au Fonds d’action pour le climat de la Banque africaine de développement. Cette somme s’ajoute aux 20 millions de livres sterling annoncés lors de la COP26 de Glasgow au profit de la Facilité de financement en amont de l’AAAP.
James Cleverly a remarqué : «Le changement climatique a un impact dévastateur sur les pays d’Afrique subsaharienne confrontés à la sécheresse et à des phénomènes météorologiques extrêmes ; historiquement, ces pays n’ont reçu qu’une infime partie du financement climatique. Grâce à ce nouveau mécanisme […], les fonds essentiels seront acheminés beaucoup plus rapidement vers ceux qui sont les plus touchés par les impacts du changement climatique ».
Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a donné suite à l’engagement pris lors du Sommet sur l’adaptation en Afrique qui se déroulait au Global Center on Adaptation en septembre, et a confirmé que les Pays-Bas contribueront à hauteur de 110 millions d’euros à l’AAAP, dont 10 millions d’euros pour la Facilité de financement en amont hébergée par le GCA et 100 millions d’euros pour le Fonds d’action pour le climat du Fonds africain de développement de la Banque africaine de développement, et ce conformément à l’engagement des Pays-Bas de consacrer la moitié de leur financement climatique, intégralement financé par des subventions, à l’adaptation climatique, en particulier en Afrique.
Le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre s’est fait l’écho des appels lancés par les dirigeants africains invitant les pays à accroître rapidement le financement de l’adaptation au climat, en déclarant : « La crise climatique est là, aujourd’hui. Des années de progrès sont menacées ».
« La Facilité de financement en amont de l’AAAP est le dispositif de mise en œuvre de l’adaptation et mettra à profit les millions pour générer les milliards nécessaires à l’adaptation », a-t-il poursuivi. « Les projets de l’AAAP produiront des résultats réels en matière d’adaptation climatique. L’adaptation est un programme pour la croissance, un programme pour l’emploi. Et un programme visant la prospérité. Au nom de la Norvège, je suis heureux de poursuivre ce partenariat, d’y investir et de le soutenir à travers le Global Center on Adaptation ».
La directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, a souligné la nécessité d’accélérer l’adaptation en Afrique, en affirmant : « Il est essentiel de soutenir l’adaptation de l’Afrique, car sans elle, l’Afrique n’atteindra pas son extraordinaire potentiel. L’AAAP complète le Fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité du FMI, qui assiste les pays pour faire face aux chocs externes comme le changement climatique et assurer une croissance durable qui peut donner à l’Afrique une chance de dépasser les modèles de développement obsolètes ».
Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Dr Akinwumi Adesina, a déclaré : « L’Afrique souffre des effets dévastateurs du changement climatique. Notre continent est pénalisé au niveau du financement climatique. Les contributions versées à la Facilité de financement en amont du Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique et au Fonds d’action pour le climat – que la Banque africaine de développement gère – permettront de capitaliser le programme. Avec des capitaux supplémentaires, nous pourrons mieux fournir les investissements nécessaires pour combler le déficit de financement de l’adaptation. Nous voulons nous assurer que les communautés les plus vulnérables puissent bénéficier d’un avenir durable et prospère ».
Approuvant les résultats de la rencontre de haut niveau, Patrick Verkooijen, PDG du Global Center on Adaptation, a conclu par une déclaration soulignant l’impact de l’AAAP à ce jour, en faisant remarquer qu’« il n’y a pas de bouton pause en ce qui concerne la crise climatique. L’Afrique doit s’adapter à la menace du changement climatique, et elle doit le faire maintenant ».
« À travers l’AAAP, a-t-il poursuivi, l’Afrique a tracé sa voie vers un avenir résilient au climat pour la jeunesse, pour sa croissance économique et pour sa prospérité ».
Global Center on Adaptation
Le Global Center on Adaptation (GCA) est une organisation internationale qui travaille comme une solution intermédiaire pour accélérer l’action et le soutien aux solutions d’adaptation, de l’international au local, en partenariat avec le secteur public et privé, pour s’assurer que nous apprenons les uns des autres et travaillons ensemble pour un avenir résilient au climat. Fondé en 2018, le GCA est hébergé par les Pays-Bas, travaillant depuis son siège à Rotterdam avec un centre de connaissances et de recherche basé à Groningue. Le GCA dispose d’un réseau mondial de bureaux régionaux à Abidjan, en Côte d’Ivoire, à Dhaka, au Bangladesh, et à Pékin, en Chine. Grâce à ce réseau évolutif de bureaux et aux équipes mondiales et régionales du GCA, l’organisation s’engage dans des activités politiques de haut niveau, de nouvelles contributions de recherche, des communications et une assistance technique aux gouvernements et au secteur privé.
Banque africaine de développement
Le Groupe de la Banque africaine de développement est la première organisation de développement en Afrique. Son principal objectif est de stimuler un développement économique durable et de favoriser le progrès social dans ses pays membres régionaux, et ainsi de contribuer à la réduction de la pauvreté sur le continent.
Le Groupe de la Banque atteint cet objectif en mobilisant et en répartissant des ressources pour l’investissement dans les pays africains ainsi qu’en prodiguant des conseils stratégiques et une assistance technique pour soutenir les efforts de développement.
En 2015, toutes les institutions multilatérales de développement ont convenu d’un même ensemble d’objectifs, les Objectifs de développement durable des Nations Unies.
Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique
Le Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique (AAAP) est une initiative commune de la Banque Africaine de Développement et du Global Center on Adaptation (GCA). Il vise à mobiliser 25 milliards de dollars, sur cinq ans, afin d’accélérer et d’étendre les actions d’adaptation au climat à travers le continent. La réalisation de cette ambition passe par la Facilité de financement en amont de l’AAAP, gérée par le Global Center on Adaptation, et par les Fonds d’action pour le climat de la Banque africaine de développement dans le cadre de la reconstitution du FAD. L’AAAP travaille sur quatre piliers pour obtenir des résultats transformationnels : les technologies numériques intelligentes face au climat pour l’agriculture et la sécurité alimentaire ; l’accélérateur de résilience des infrastructures africaines ; l’autonomisation des jeunes pour l’entrepreneuriat et la création d’emplois dans l’adaptation au climat et la résilience et les initiatives financières innovantes pour l’Afrique. L’AAAP a déjà encadré plus de 3,5 milliards de dollars d’investissements en amont dans 19 pays, et chaque dollar dépensé génère 100 dollars en aval.