Le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement (BAD) a donné son feu vert à la dotation budgétaire de 11,70 millions de dollars au Mécanisme africain de financement du développement des engrais (MAFDE).
Cette dotation budgétaire permettra au fonds spécial créé par l’Union africaine de mener convenablement ses activités au cours de l’année 2023, explique un communiqué de la BAD.
Faciliter l’accès des petits exploitants agricoles aux intrants et à l’assistance technique
Outre l’enveloppe budgétaire de 4,7 millions de dollars qui avait été approuvée en 2022 et qui est reportée sur 2023, la BAD approuve donc 11,70 millions de dollars, ce qui porte à 16,40 millions de dollars, le budget 2023 du Mécanisme africain de financement du développement des engrais, fait savoir la même source.
Et d’ajouter que le MAFDE continuera également ses efforts de mobilisation des ressources auprès d’autres partenaires et sollicitera le versement du reliquat de la promesse de don de 10,15 millions de dollars faite par l’Agence norvégienne de coopération pour le développement (NORAD) en 2022 (8,6 millions de dollars ont déjà été versés).
Le Conseil d’administration a, dans le même temps, validé le programme d’activités 2023 du MAFDE qui vise à renforcer le secteur des engrais en misant sur l’accès aux financements, soutenir l’élaboration de réformes politiques viables pour améliorer la production, le commerce et l’utilisation des engrais, et faciliter l’accès des petits exploitants agricoles aux intrants et à l’assistance technique.
En 2023, le mécanisme prévoit de continuer la mise en œuvre de trois projets de garantie de crédit commercial, d’un montant total de 8,3 millions de dollars. Il s’agit de deux projets de 2 millions de dollars chacun en Côte d’Ivoire et au Ghana, et d’un projet de 4,3 millions de dollars au Zimbabwe.
D’autres projets, portant sur des garanties de crédit commercial pour un total de 9,7 millions de dollars seront mis en œuvre cette année en Tanzanie, en Ouganda, au Mozambique et au Kenya, alors que trois autres nouveaux projets pourraient être lancés au Sénégal, en Zambie et au Ghana, si l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) concrétise son engagement d’allouer 15 millions de dollars au MAFDE.
Les projets de 2023 seront mis en œuvre en appui au deuxième pilier de la Facilité africaine de production alimentaire d’urgence, que la banque avait lancée pour faire face à la crise alimentaire due à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ajoute encore le communiqué.
En outre, le MAFDE travaillera activement avec les pays africains et d’autres acteurs clés à la conception détaillée des pactes nationaux pour l’alimentation et l’agriculture que les dirigeants du continent ont présentés lors du sommet «Nourrir l’Afrique», tenu à Dakar en janvier 2023.
Visant à faciliter l’accès des petits exploitants agricoles aux intrants et aux services de vulgarisation grâce à des projets de garantie de crédit, le MAFDE prévoit de renforcer leurs capacités ainsi que celles des distributeurs d’intrants avec pour objectifs de garantir le bon usage des engrais, accroître la productivité agricole et améliorer l’état des sols.
Le MAFDE poursuivra aussi sa collaboration avec le Centre international de développement des engrais (IFDC) et l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), dans le cadre des initiatives lancées en 2021 pour améliorer la production, le commerce et l’utilisation des engrais. Il mènera de même une analyse approfondie de la politique des engrais dans dix pays africains a minima, qui dressera un état des lieux, identifiera les lacunes et débouchera sur un plan d’action.
Il s’agit d’apporter un appui aux orientations stratégiques qui permettront de combler les faiblesses qui auront été identifiées, souligne-t-on.
Créé par l’Union africaine à Abuja en 2006, le Mécanisme africain de financement du développement des engrais est un fonds spécial qui vise à améliorer la productivité agricole en fournissant les financements nécessaires pour stimuler l’utilisation des engrais en Afrique et ainsi atteindre l’objectif de 50 kilogrammes d’éléments nutritifs à l’hectare