Seulement 28% des banques africaines dépensent plus de 3 millions de dollars par an dans la transformation numérique et l’innovation, et un quart d’entre elles y consacrent moins de 300.000 dollars annuellement, selon un rapport publié par le magazine « African Banker » et la plateforme de technologie financière « Backbase ».
Ce constat s’explique par le fait que « la grande majorité des banques africaines considèrent que la transformation numérique est importante pour leurs stratégies de croissance, mais seulement la moitié d’entre elles la considèrent comme le facteur le plus important, ce qui signifie qu’une grande partie d’entre elles ne construisent pas leurs opérations autour de leurs plateformes numériques », ressort-il de ce rapport sur la transformation numérique des banques en Afrique pour l’année 2023.
Ainsi, le rythme de transformation numérique se poursuit de manière « régulière » et non pas « accélérée », et ce en dépit de l’élan donné par la pandémie de la Covid-19, fait observer la même source, notant que cette transformation reste motivée par une combinaison de facteurs, dont la demande des clients, la crainte d’être dépassé par les concurrents et le désir d’augmenter les marges de bénéfices et d’accroître les parts de marché.
Fintechs, les banques « Challenger »… considérées comme une menace
Cependant, l’étude souligne que 40% des personnes interrogées considèrent les fintechs, les banques « Challenger » et les entreprises de télécommunications entrant sur le marché comme des « menaces élevées », relevant qu’il n’est pas surprenant que les entreprises de télécommunications fournissent des services financiers, étant donné que la banque numérique dépend de l’accès mobile.
La même étude souligne également que la plupart des banques considèrent leur stratégie comme une stratégie « d’enveloppement et de numérisation », qui consiste à remplacer progressivement l’infrastructure existante par la technologie numérique, et seulement un cinquième d’entre elles se considèrent comme des « Digital natives ».
Par ailleurs, la proportion de banques où le PDG, le président, le directeur général, le vice-président ou un autre directeur détermine la stratégie numérique et le niveau des dépenses a passé de 15 % à 35 % au cours de l’année écoulée, précise le rapport, faisant savoir que les banques évaluées de manière plus approfondie ont déclaré qu’il était vital pour elles d’obtenir la participation du conseil d’administration pour assurer leur transformation numérique.
Cette 3ème édition du rapport se base sur une enquête exhaustive élaborée sur un nombre record de 153 banques du continent africain. Le rapport sur la banque numérique en Afrique est produit chaque année par le magazine African Banker et le développeur de technologies bancaires Backbase. Il analyse les derniers développements de la transformation de la banque numérique en Afrique, en suivant le rythme du changement, les priorités des banques et les moyens qu’elles utilisent pour la création des applications mobiles et des services bancaires numérisés.