Le Président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a décidé de déployer 880 soldats pour protéger les centrales électriques de la compagnie publique d’électricité « Eskom », exposées au sabotage et au pillage, a révélé samedi 6 mai la Présidence.
« Les membres de la Force de défense nationale sud-africaine (SANDF) aideront le Service de police à protéger les centrales électriques d’Eskom à travers le pays contre le sabotage, le vol et d’autres crimes susceptibles de menacer leur fonctionnement et l’approvisionnement en électricité », a déclaré dans un communiqué le porte-parole de la Présidence, Vincent Magwenya.
L’Afrique du Sud, qui fait face durant les derniers mois à une crise énergétique sans précédent, avait déjà déployé 2.700 soldats pour protéger les infrastructures d’Eskom.
Magwenya a souligné que ce déploiement de l’armée, qui restera en vigueur jusqu’au 17 octobre prochain, coûtera au gouvernement plus de 146 millions de rands (plus de 8 millions de dollars).
Selon les observateurs, le sabotage et le pillage des infrastructures électriques en Afrique du Sud causent à l’économie des dommages estimés à des milliards de dollars par an et contribuent à l’aggravation de la crise de l’électricité qui plombe le pays depuis plusieurs années.
La directrice générale de la sécurité d’Eskom, Karen Pillay, a dénoncé la lenteur des poursuites impliquant des personnes arrêtées pour sabotage et autres crimes contre la compagnie publique en détresse.
Elle a relevé également qu’Eskom dépensait 3,2 milliards de rands par an (180 millions de dollars) pour la sécurité privée en raison du sabotage, des menaces de mort contre des cadres supérieurs, des vols et des dommages aux infrastructures critiques.
La crise de l’électricité en Afrique du Sud dure depuis plus d’une décennie. Et pour cause, le vieillissement des centrales thermiques mal entretenues à cause de la corruption généralisée qui ravage Eskom.