Prosper Bazombanza, Vice-président du Burundi
Des parcs nationaux, des lacs, un bon climat, une riche culture…, le Burundi dispose d’énormes potentialités touristiques. Aujourd’hui, le gouvernement mise sur ce secteur pour sa croissance économique.
Du 23 au 30 septembre, le Burundi a accueilli la 2ème édition de la Conférence et exposition régionale du tourisme (EARTE2022). Elle rassemble tous les acteurs du secteur en provenance de sept pays membres de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE). Il s’agit du Burundi, du Rwanda, de la Tanzanie, du Kenya, de l’Ouganda, du Soudan du Sud et de la République démocratique du Congo (RDC). Centré sur le thème : «Repenser le tourisme pour le développement socio-économique de la Communauté d’Afrique de l’Est.»
Cette édition a été une occasion pour le gouvernement du Burundi de réaffirmer son engagement. «Le Burundi dispose de tout ce qu’il faut pour la croissance du secteur du tourisme», a affirmé Prosper Bazombanza, Vice-président de la République.
Procédant au lancement de cette 2ème édition, il a cité, à titre illustratif, les merveilleux paysages, les parcs nationaux avec ses différentes richesses fauniques comme les hippopotames, les chimpanzés, différentes espèces de singes, le tambour burundais aujourd’hui inscrit au patrimoine mondial de l’Humanité, les musées, etc.
«Le riche patrimoine culturel est un argument de vente clé pour notre pays. Le peuple burundais a une culture riche qui est basée sur les traditions locales séculaires», a-t-il ajouté.
Se référant aux potentialités touristiques dont dispose le pays, il a été clair : «Le gouvernement de la République du Burundi s’est absolument engagé à soutenir le secteur du tourisme afin d’exploiter son plein potentiel, nous l’avons priorisé en tant qu’activités économiques» Pour ce faire, il a annoncé que le gouvernement est en train de créer un cadre politique, juridique et institutionnel pour le développement effectif du tourisme. Et de demander aux partenaires au développement à travailler pour sa promotion.
Faire face aux conséquences du Covid-19
S’adressant à toute la région est-africaine, Marie-Chantal Nijimbere, ministre du Commerce, des transports, de l’industrie et du tourisme a indiqué que le secteur du tourisme est parmi les secteurs les plus touchés par la pandémie de Covid-19. «La pandémie a provoqué une crise sanitaire sans précédant à l’échelle mondiale et le secteur du tourisme et du commerce des services avec les restrictions sur les voyages sur les groupements des personnes», a-t-elle mentionné. Elle a cité ici les suspensions des vols, fermetures des hôtels, des restaurants, des lieux de loisirs, etc.
Or, a-t-elle souligné, le tourisme contribue de manière directe ou indirecte au développement socio-économique des pays. Selon elle, il faut une reconstruction dynamique du secteur du tourisme pour atténuer les conséquences liées à la crise de Covid-19 et renforcer la résilience face aux changements climatiques et aux crises éventuelles pouvant secouer le secteur du tourisme.
«Il est grand temps de conjuguer les efforts pour exploiter ces potentialités dans le respect strict des normes afin de préserver le tourisme comme créateur d’emploi, source de revenus et aussi préservateur des ressources culturelles et naturelles», a-t-il interpelé notant que le Burundi est fortement engagé à la promotion du tourisme durable. Et ce, à travers des politiques, des stratégies et des mécanismes favorisants. Et de réaffirmer que la volonté politique est très manifeste.
Défaut de communication
D’après les statistiques de l’Office national du tourisme (ONT), le Burundi a environ 200 sites touristiques identifiés et consignés dans la base de données de cet office. Approché, Léonidas Nzigiyimpa, environnementaliste et expert en écotourisme, indique que les richesses touristiques sont nombreuses : de très beaux paysages, une richesse faunique très variée, des parcs nationaux, des monuments historiques, le lac Tanganyika avec de nombreuses richesses aquatiques, ses plages, etc.
Malheureusement, il déplore que ces potentialités ne soient pas effectivement mises en valeur, exploitées, rentabilisées. «Le terrain du tourisme au Burundi est encore vierge. C’est un domaine inexploité », analyse-t-il, soulignant qu’il faut beaucoup d’efforts pour valoriser ces richesses.
D’après lui, le cadre légal mérite d’être amélioré. «Sur les sites, il faut un certain aménagement des abris, des sites de réception, de l’eau, des toilettes, etc. Qu’il y ait des sentiers touristiques bien faits, où on trouve des garde-fous, des reposoirs, etc.», suggère-t-il, signalant qu’après un long marché, il est important que les touristes trouvent où se reposer. Et de faire remarquer que 60% des touristes étrangers sont constitués par des séniors, des retraités qui ont de l’argent mais âgés. «Il est donc nécessaire que les aménagements sur les sites puissent répondre à leurs exigences. Les aires protégées sont visitées aussi par des gens très cultivés. Alors, plus ils sont instruits, plus ils sont exigeants.»
Et là, M.Nzigiyimpa propose qu’il faut une documentation avec des informations suffisantes : «Aujourd’hui, la communication sur les sites touristiques reste faible. Les informations sur le net sont lacunaires. Elles ne parlent pas convenablement de nos richesses sur le plan naturel, biologique, culturel. Ce n’est pas suffisamment documenté. Et quand l’information n’est pas bien suffisante, elle est moins attirante. Donc il faut miser sur la communication.»
Léonidas Nzigiyimpa indique en outre qu’on devait installer des panneaux publicitaires des sites touristiques sur les postes frontières, les aéroports, les grands ronds-points dans les centres urbains, etc.
Plus de 200 exposants au rendez-vous
Selon un communiqué de la Communauté est-africaine (CEA), cette exposition régionale du tourisme a vu la participation de plus de 250 exposants de plus de 10 pays, 120 agents de voyage et acheteurs internationaux et régionaux ainsi que 2.500 visiteurs professionnels. L’objectif principal de l’exposition touristique étant de promouvoir la CEA en tant que destination touristique unique. Selon ce même communiqué, cette exposition touristique cherche également à constituer une plate-forme pour le dialogue entre les entreprises prestataires de services touristiques, à sensibiliser aux possibilités d’investissement dans le tourisme et à relever les défis auxquels sont confrontés les secteurs du tourisme et de la protection de la nature dans la région.
La Tanzanie a été le premier Etat membre de cette Communauté à accueillir en 2021 la première expo touristique régionale à Arusha, où se trouve le siège de la CEA.