La Conférence économique africaine (CEA) de 2022 s’est tenue du 9 au 11 décembre dernier à Balaclava (Maurice), avec un thème précis. Celui de soutenir un développement sensible aux changements climatiques en Afrique.  Un nouveau partenariat « Africa Minigrids » voit le jour. 

Organisée conjointement par la Banque africaine de développement (BAD), la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la Conférence économique africaine (CEA) – à ne pas confondre avec la Commission économique africaine (crée en 1958) – demeure depuis sa création en 2006, un excellent rendez-vous de rencontre et d’échange sur une variété de sujets et de problèmes auxquels l’Afrique se trouve confrontée. 

La dernière édition de la Conférence économique africaine, tenue au Cap Vert du 2 au 4 décembre 2021 avait pour thème «le financement du développement de l’Afrique de l’après Covid-19». Tandis que la première édition en 2006 a étudié «comment accélérer le développement de l’Afrique cinq ans après le début du 21e siècle»

Cette année, la 17ème session de la CEA réunit environ 300 décideurs, chercheurs, opérateurs du secteur privé et experts du domaine afin de discuter un plan d’action pour soutenir le développement aux changements climatiques en Afrique. Comme une suite régionale de la COP27. Le choix de Balaclava une ville côtière de Maurice, lieu de cette conférence est un signe précurseur de la détermination d’affronter les problèmes dus aux changements climatiques.

Maurice ambitionne abandonner le charbon d’ici 2030

Le Premier ministre mauricien, Aravind Kumar Jugnot, a réitéré lors de la cérémonie d’ouverture, que le changement climatique reste une menace pour le développement socio-économique de l’Afrique. Les petits États insulaires étant particulièrement touchés. 

«Le financement climatique est indispensable pour les petits États insulaires en développement comme Maurice » a-t-il expliqué en informant que son pays consacre 2 % de son PIB aux politiques liées au climat.

Selon Renganaden Padayachy, ministre mauricien du Développement économique et des Finances, durant la réunion, l’île Maurice vise un objectif de 60 % d’énergies renouvelables et un abandon total du charbon d’ici à 2030 : «Une feuille de route ambitieuse mais réalisable ». 

Dans sa démarche, la Conférence économique africaine aide les pays membres à réaliser un développement sensible aux changements climatiques, à travers une série de projets tels que la facilitation de plans de transition énergétique juste, l’amélioration de l’intégration de la résilience climatique dans les processus budgétaires, l’amélioration de la viabilité de la dette et le développement des marchés du carbone.

Cette conférence de Maurice a montré la richesse et la diversité des propositions en matière de lutte contre le changement climatique en Afrique. En plus, les participants ont soulevé que la réalisation de l’objectif de zéro émission nette est possible si toutes les parties prenantes s’engagent fermement.

Le partenariat «Africa Minigrids» 

Ahunna Eziakonwa, Sous-secrétaire générale des Nations Unies et administratrice –adjointe,  Directrice régionale du PNUD pour l’Afrique, a déclaré qu’un développement sensible aux changements climatiques est important pour que l’Afrique atteigne les Objectifs de développement durable (ODD).

Evoquant la COP27, elle a déclaré : « Si la COP27 en Égypte n’a pas permis d’obtenir la réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre dont le monde a besoin, elle a vu la mise en place de dispositifs de financement des pertes et dommages». Ensuite, elle a révélé à son auditoire «Africa Minigrids», un nouveau partenariat entre le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), le PNUD, la BAD et le Rocky Mountain Institute. Ensemble, ces institutions soutiendront de nouveaux marchés de mini-réseaux de batteries solaires dans 21 pays d’Afrique.

Hanane Morsy, Secrétaire exécutive adjointe de la Commission économique pour l’Afrique, a indiqué que le thème de la Conférence économique africaine de cette année offre des opportunités de digérer et de synthétiser les discussions de la COP27 et de proposer des recommandations pour soutenir un développement sensible aux changements climatiques en Afrique.

Dans la conjoncture actuelle, Kevin Urawa, Vice-président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) devait insister sur le fait que l’Afrique n’ait d’autre choix que de s’adapter au changement climatique : «un développement sensible aux changements climatiques est un choix évident pour l’Afrique».