Un accord tripartite historique a été signé à Casablanca ce mercredi 1er novembre par SOMAGEC, DUCAB et RNT entre les dirigeants des trois sociétés en l’occurrence respectivement Roger Sahyoun, Charles Edouard Mellagui et Mauro Martins.

La convivialité de cet événement masquait subtilement son caractère pourtant historique. C’est en effet en toute discrétion que ce mercredi 1er novembre naissait un consortium multinational constitué de trois opérateurs de classe mondiale opérant dans le secteur de l’énergie : SOMAGEC, l’expert marocain du génie civil ; DUCAB, leader mondial dans la production de câbles implanté aux Émirats arabes unis (EAU) et RNT, le distributeur national angolais d’électricité.

L’objet de cet accord est de se placer dans la droite ligne de la vision royale en matière de développement économique et social. “Le Roi Mohammed VI du Maroc et le Cheikh Mohamed ben Zayed Al Nahyane des EAU ont tous les deux une vision de développement pour le continent africain », indique dans son intervention Roger Sahyoun, PDG de SOMAGEC.

La création de ce consortium orienté sur le développement africain, pour l’instant centré sur l’Angola, la RDC et la Zambie, répond à plusieurs observations.

L’Angola, pays situé à la fois en Afrique australe et centrale par son étendue aux ressources naturelles diversifiées immenses, dispose d’un excédent de plus de 2 gigawatts d’électricité, principalement issus de ses barrages hydroélectriques qui pour le moment ne sont pas exportés. Quant aux pays voisins, notamment la RDC et même l’Afrique du Sud en proie aujourd’hui à des coupures intempestives d’électricité, leurs projets miniers en cours requièrent des quantités importantes d’énergie, sont donc au contraire fortement demandeurs.

A cela, il faut ajouter que le développement rapide de nombreux pays africains passe forcément par une énergie abondante, pas chère. Ce qui contribuerait à accompagner les politiques d’électrification de plusieurs États dont les taux de couverture globale ne dépassent guère les 25%.

Ce tableau de bord établi, l’équation devient simple : faire profiter les pays limitrophes des excédents de production de l’Angola, en mettant en place un projet global structurant.

Le duo structurant SOMAGEC – DUCAB

«Ce partenariat regroupe en effet le savoir-faire de DUCAB ainsi que sa capacité à mobiliser des financements importants, et l’expertise de SOMAGEC, acteur marocain majeur de l’énergie. Leur savoir-faire est remarquable en ingénierie et les ingénieurs marocains sont d’un niveau élevé», explique Charles Edouard Mellagui, Ceo Cable business unit – DUCAB.

En effet, la RDC et la Zambie notamment, développent des projets miniers stratégiques sur les mines critiques autour du cobalt, du manganèse, du lithium, du cuivre…, dont la demande mondiale explose du fait de l’essor des énergies dites vertes, ou encore de l’or. Ces projets demandent des quantités importantes d’énergie notamment électrique et l’Afrique dispose des principales sources de ces minerais critiques. Au-delà de leur simple extraction, le raffinage est en effet particulièrement gourmand en énergie.

Un tel projet, ambitieux par nature, va permettre la mise en place d’infrastructures lourdes et pérennes progressivement au niveau du continent, dans sa partie méridionale d’abord. Ce qui va permettre un co-développement des régions concernées via des infrastructures à mettre en place, tant sur le plan industriel que domestique. Mieux, ce process aura une contribution significative dans le succès de la Zone de libre-échange continentale (Zlecaf).

Il faut noter que «le projet arrivé à terme sera une opportunité unique de création de nouvelles industries, d’entreprises et d’emploi en Angola », déclare Mauro Martins, administrateur exécutif de RNT. Mieux, les retombées seront également bénéfiques dans toute la sous-région d’Afrique australe et centrale en terme de création de valeur ajoutée.

Enfin, ce genre de partenariat est source de paix entre les nations. Ne dit-on pas que le commerce adoucit les mœurs…