Le 2e Forum de Dakar sur l’autosuffisance alimentaire et la résilience consacre un nouveau départ pour le continent africain vers la souveraineté alimentaire, a souligné mercredi 25 janvier, Akenunwi Adesina, le président de la Banque africaine de développement (BAD), initiatrice de l’évènement.
« L’heure est à la souveraineté alimentaire et à la résilience de l’Afrique’’, a t-il notamment déclaré à l’ouverture de la rencontre au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio, en écartant tout doute sur l’engagement des dirigeants à changer le cours de l’histoire en deux mots : ‘’nourrir l’Afrique ».
L’Afrique importe 100 millions de tonnes de denrées alimentaires par an
Le président de la BAD a souligné qu’en dépit des progrès enregistrés ces dernières années sur fond de croissance du secteur agricole dans plusieurs pays africains, le continent restait encore dépendante des importations alimentaires.
Initiateur du forum, le deuxième après celui de 2016 dans la capitale sénégalaise, le président de la BAD, a relevé que l’Afrique importait plus de 100 millions de tonnes de denrées alimentaires d’une valeur de 75 milliards de dollars par an alors que plus de 283 millions de personnes en Afrique souffrent de la faim au quotidien.
‘’Cela n’est pas acceptable. Aucune mère ne devrait avoir à subir les gargouillis d’estomac de son enfant affamé, jamais’’, a déploré Adesina.
Le nigérian a fait remarquer que les récentes perturbations de l’approvisionnement mondial en denrées alimentaires avaient révélé, une fois de plus, les vulnérabilités de l’Afrique.
Pour atténuer les effets de la guerre de la Russie en Ukraine sur la disponibilité des denrées alimentaires en Afrique, la Banque africaine de développement a ‘’immédiatement lancé une Facilité africaine de production alimentaire d’urgence d’un montant de 1,5 milliard de dollars qui, en huit semaines, a approuvé des opérations pour 34 pays », a-t-il fait valoir.
Selon lui, cette facilité offre désormais son soutien à 20 millions d’agriculteurs en Afrique, pour produire 38 millions de tonnes de denrées alimentaires, d’une valeur de 12 milliards de dollars.
‘’Nous ne travaillons pas seuls. Nos efforts viennent compléter les initiatives menées au niveau mondial par le G7, l’Europe et d’autres partenaires au développement’’, s’est-il empressé de préciser.
Le président de la BAD a toutefois souligné l’importance pour le continent africain de passer ‘’des efforts à court terme à des efforts à plus long terme, afin de renforcer la production alimentaire en Afrique, réduire la malnutrition et sécuriser l’approvisionnement alimentaire ».
L’ouverture du Forum a accueilli 34 délégations officielles dont 16 chefs d’Etat et de gouvernement, trois vice-présidents et six Premiers ministres. La manifestation enregistre la participation de 1500 acteurs »