Depuis une dizaine de jours, des jeunes subsahariens se trouvant en Tunisie font l’objet de menaces et de persécutions. Près d’une centaine des jeunes subsahariens dont des Comoriens sont jugés devant le tribunal correctionnel de Tunis pour séjour irrégulier ce 1er mars 2023. L’ONG panafricain Waraba Afrique crie au scandale !
Dans la dernière semaine de février, le président tunisien a critiqué directement la situation des Subsahariens se trouvant dans son pays. Quelques jours après, démarrent et s’intensifient vite agressions verbales, menaces d’expulsion et même arrestations des communautés subsahariennes.
Ces migrants africains, originaires entre autres, des Comores, de Côte d’Ivoire et de Guinée Conakry ont été arrêtés par un contrôle d’identité au faciès, et les autorités tunisiennes d’évoquer le qualificatif de «séjour irrégulier». D’autres sont pourtant des jeunes étudiants régulièrement inscrits dans des établissements d’enseignement. Fin février, près de 100 jeunes subsahariens sont en garde à vue, en attendant leur procès du 1er mars au tribunal correctionnel de Tunis.
Dans ses missions régaliennes de rétablir la paix, la démocratie et l’amour en terre africaine, l’ONG Waraba Afrique réagit «C’est choquant et révoltant de constater que 74 jeunes africains sont arrêtés de manière arbitraire pour séjour dans une terre africaine. Il est temps, au-delà de simple déclaration, que l’Union africaine règle cette question épineuse. Il n’est pas concevable de parler de la libre circulation des biens et des services sur le continent si l’on ne règle pas cette question», a crié au scandale Me Saïd Larifou, Président de Waraba Afrique. Il a regretté que : «la question de migration n’a pas encore fait l’objet de sérieux débats en Afrique alors que plus de 40 millions d’Africains sont dans cette situation. Il est inadmissible que l’Union africaine reste silencieuse sur ce problème, car il s’agit d’une question fondamentale».
Pour une mobilisation et un soutien aux étudiants comoriens
L’avocat fait remarquer que parmi les inculpés, trois jeunes comoriens ont été libérés dans la nuit du 1er mars.
Me Saïd Larifou exhorte de sensibiliser les gens de bonne volonté en créant une cellule de coordination pour la Mobilisation en solidarité et soutien aux étudiants comoriens de l’extérieur (MSECE).
MSECE dispose déjà des antennes en Tunisie, aux Comores, en France, au Maroc et aussi à Madagascar.
«Il est plus urgent que le gouvernement comorien rapatrie nos ressortissants dont la sécurité n’est plus assurée par l’Etat tunisien», exige Saïd Larifou. Qui salue l’initiative prise par le colonel-Président Mamadi Doumbouya de Guinée d’avoir affrété un avion pour le rapatriement de 49 guinéens de Tunis .