La représentante adjointe des Etats-Unis pour le commerce extérieur chargée des Affaires africaines, Constante Hamilton, estime que l’accord AGOA, le traité octroyant des préférences commerciales aux pays d’Afrique sub-saharienne, n’a bénéficié jusqu’ici qu’à une poignée d’Etats. Pour elle, il faudra réaménager cet accord afin que le cercle des bénéficiaires soit plus étendu.
L’administration Biden envisage des modifications substantielles à l’African Growth and Opportunity Act. connu sous le patronyme AGOA. Ce traité institue depuis 23 ans des préférences commerciales et de facilités douanières aux marchandises provenant des pays d’Afrique subsaharienne. L’objectif est d’améliorer son impact, justifie la représentante adjointe des Etats-Unis pour le commerce extérieur chargée des Affaires africaines, Constance Hamilton.
Lancé en mai 2000, le programme AGOA permet aux pays d’exporter plus de 1.700 produits vers les Etats-Unis sans payer de droits de douane.
Plus de 75% des exportations non pétrolières en franchise de droits de douane vers les Etats-Unis sous le régime AGOA pour la période 2014-2021 provenaient de cinq pays seulement
Chaque année, Washington actualise la liste des pays éligibles à l’AGOA en fonction notamment de leur attachement à l’économie du marché, au respect de l’Etat de droit et aux politiques de lutte contre la pauvreté. Par ailleurs, le dispositif prend en considération les avancées ou les reculs démocratiques des pays concernés. C’est ainsi que tous les pays où se sont produits des coups d’Etat ont été suspendus automatiquement de cet accord.
Un rapport publié en avril dernier par la Commission américaine du commerce international a relevé que le programme n’a eu des impacts positifs que sur une poignée de pays et un nombre très limité de secteurs d’activité économique des pays bénéficiaires. Plus de 75% des exportations non pétrolières en franchise de droits de douane vers les Etats-Unis sous le régime AGOA pour la période 2014-2021 provenaient de cinq pays seulement : Afrique du Sud, Kenya, Lesotho, Madagascar et Ethiopie. Le représentant américain au Commerce espère que le Congrès examinerait des mesures pour rendre le programme plus efficace.
Alors que le programme AGOA expirera en 2025, plusieurs pays africains font pression pour une prolongation anticipée de 10 ans sans changement afin de rassurer les entreprises et les investisseurs.
Fin septembre dernier, le sénateur américain John Neely Kennedy avait présenté un projet de loi portant sur la prorogation de l’AGOA jusqu’en 2045, estimant que le programme «aidera beaucoup les Américains à contrer l’influence croissante de la Chine en Afrique subsaharienne.»