En Afrique, même en Afrique noire francophone, le temps de l’omnipotence française est passée. Et pourrait bientôt être « dépassé ». Un autre et nouveau cycle de temps politique s’est ouvert, impulsé par un irrésistible rouleau compresseur : « le sentiment anti-français », qui s’étend irrémédiablement. Pour lors, aucune parade à l’expansion de ce phénomène.
Rien n’y fait. Car un fait inattendu s’est produit : la France n’impressionne plus en Afrique noire. Plus frappant, par un subite retournement, ce sentiment là d’hostilité désormais prend faucon pour coucou. Ainsi, parce que la France n’y rayonne plus, elle paraît être entrée dans une phase de lente extinction, qui se mesure à une double aune : les dernières accusations directes proférées publiquement par le président Emmanuel Macron contre les puissances rivales, qui vaut comme la reconnaissance à peine voilée d’un affaissement géopolitique, et, l’absence totale d’un projet politique aussi cohérent que solide en rupture complète avec les pratiques antérieures ayant précisément conduit à cet affaissement.
La France saura-t-elle et pourra-t-elle s’y régénérer ? Rien ne permet d’annoncer une réponse catégorique, tant le lien entre connaissance et volonté semble perdu. Pour autant, il est évident que la France doit s’adapter, si jamais elle entend penser et veut espérer maintenir une présence qui lui soit convenable et tout autant acceptable pour l’Afrique noire. Tout tient dans cette vive tension entre le convenable et l’acceptable. D’autant que, nulle autre part ailleurs en Afrique, autant que nous le sachions, il est fait état d’un quelconque sentiment anti-américain, ou antibritannique, ou anti-portugais, qui soit d’une intensité égale. C’est pourquoi « le sentiment anti-français » est à la fois singulier et exceptionnel. Il est, de fait, une singulière exception. Une analyse complète à lire ici :