La moule perlière d’eau douce est une espèce qui vit dans le lit des rivières des massifs anciens de l’Europe de l’Ouest. Très sensible à la qualité de l’eau et des sédiments, c’est une excellente indicatrice de la qualité des cours d’eau. Qu’en est-il de la perliculture en Afrique ? Et quels formes ou nouveaux usages peut-elle offrir ?
Homme persévérant et courageux, Tsunoda Ichizo a été le pionnier des relations entre le Cameroun et le Japon, à l’époque du Protectorat allemand. La vie du premier japonais à avoir séjourné au Cameroun laisse derrière une étude sur les rivières qui témoigne de la riche faune ichtyologique. Un encouragement à relancer la perliculture en Afrique ?
Tsunoda Ichizo était un homme de conviction qui a toujours cherché à comprendre le monde et sa diversité culturelle. Ville natale de Tsunoda Ichizo, Hakoné, l’une des statues thermales les plus célèbres du Japon, est réputée pour ses vertus thérapeutiques. A proximité, se situe la métropole de Yokohama qui reçoit chaque année les Journées Economiques Camerounaises (JEC) et la Conférence Internationale de Tokyo sur le Développement de l’Afrique (TICAD), qui est une initiative lancée en 1993 par le gouvernement japonais pour promouvoir un dialogue politique de haut niveau entre les dirigeants africains et leurs partenaires dans le domaine du développement.
A l’époque de Tsunoda Ichizo, les japonais sont envoyés dans les pays étrangers pour acquérir des connaissances. Grâce à la politique d’ouverture de l’empereur, la vie du jeune Tsunoda Ichizo va basculer et déclencher une rencontre avec le professeur Karl Albert Haberer. De
nationalité autrichienne, ce dernier sera envoyé en Orient puis en Afrique pour mener des recherches sur les poissons d’eau douce et les crânes des gorilles, par l’Etat de Bavière en Allemagne. Tsunoda Ichizo et le professeur Karl Albert Haberer étudieront ensemble les rivières du Cameroun.
Après bien des peines, la délégation arrive sur les côtes camerounaises. Le périple Tokyo-Kribi a sans doute duré trois mois. Pendant leur séjour au Cameroun, les deux explorateurs sont littéralement fascinés par cette faune multicolore dont le nombre d’espèces semble infini. Ils pataugent dans les rivières. Ils découvrent ici un écosystème nouveau et enrichissent ainsi leur connaissance comme jamais auparavant. Ses travaux sont déposés au Musée d’histoire naturelle de Vienne.
L’étude de cette faune d’eau douce représentait à l’époque une entreprise révolutionnaire. La consommation du poisson d’eau douce représente aujourd’hui une part importante de l’alimentation des Camerounais. Son apport en vitamines et son rapport qualité/prix rendent bien des services à la classe pauvre de la société. Une chose est sûre : les deux explorateurs étaient en avance sur leur temps.
Qu’est-il de la perliculture des forêts et rivières du Cameroun ? Est-elle une filière viable ? Des travaux mériteraient d’être approfondis avec les connaissances japonaises dans ce domaine. Et plusieurs largement avec d’autres cultures du monde.
Par exemple, le Golfe persique est une région qui était un véritable carrefour de pêcheurs de perle. Le commerce de la perle était à ce point florissant qu’il permit alors à certains bijoutiers français, reconvertis dans l’immobilier, de transformer l’avenue des Champs-Elysées et certains de ses hôtels particuliers, pour en faire ce qu’ils sont encore aujourd’hui.
Les perles d’eau douce ont connu une grande popularité grâce à leurs variétés de couleurs et de formes. Elle peuvent vivre jusqu’à cent ans et, parfois, leur coquille renferme une perle de nacre, appréciée des joailliers. On raconte ainsi que Marie de Médicis portait un jour, pour le baptême de son fils, une robe composée de 32 000 perles d’eau douce.
Lors de son exil à Guernesey, Victor Hugo avait imaginé dans son œuvre : « les Travailleurs de la Mer » la figure d’un roi Auxcrinier de l’Océan, qui aurait trouvé le bonheur dans ses États ; la Constitution, dont il est l’auteur, refuse le droit d’entrée à l’or et à l’argent sans son autorisation : la seule monnaie ayant cours est le coquillage dont la mer est l’inépuisable coffre-fort.
Pendant longtemps, le cauri a été un coquillage utilisé comme monnaie dans une grande partie de l’Afrique et de l’océan Indien. Le principal fournisseur en était les Maldives, qui conservent encore ce coquillage comme symbole sur tous ses billets de banque.
Certains États africains (Bénin, Burkina Faso) utilisent encore les cauris en complément de leur monnaie. Ce coquillage a été choisi comme emblème de la banque malienne de développement.