Deux ténors de l’entreprenariat, Karl Blackburn, Président du Conseil du patronat du Québec et Danièle Henkel, Ambassadrice de la francophonie économique pour le Conseil du Patronat Québecois (CPQ), nous livrent leurs expériences. Et parlent des ambitions des entrepreneurs du Québec dans le monde francophone. Entretien :

AFRIMAG : Qu’est-ce que les entreprises du Québec et de l’Amérique francophone peuvent apporter au monde des affaires du continent africain ? Qu’est-ce qui les distingue ?

Karl Blackburn : Je suis Président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec (CPQ), une organisation à laquelle est affiliée plus de 70 000 employeurs au Québec.

Le Conseil du patronat du Québec existe depuis 55 ans. La francophonie économique est dans notre ADN depuis le début de la création de cette organisation patronale.

Comme le Québec est entre autres un exportateur, principalement vers l’Amérique , il apparaissait évident que nous ayons à tout le moins bien exploré de nouveaux marchés qui pourraient permettre aux entreprises québécoises, dans un premier temps, d’avoir accès à des secteurs nouveaux, à des produits nouveaux, à des clients nouveaux, mais également pour intéresser des entreprises à travers le monde, de pouvoir voir le Québec non pas seulement comme une terre d’accueil, mais également comme la porte d’entrée pour les entreprises francophones du continent africain qui veulent rayonner en Amérique.

AFRIMAG : En plus de votre rôle au CPQ, vous agissez également en votre qualité de Vice-président pour les Amériques, et trésorier de l’Alliance des patronats francophones. Pourriez-vous nous parler des actions qui sont les vôtres dans ces différentes instances?

En 2023, Québec a été la terre d'accueil de la troisième rencontre des entrepreneurs francophones. À cette occasion, nous avons accueilli à Québec la capitale pendant trois jours plus de 850 entrepreneurs provenant de 31 pays à travers le monde. Des rencontres b2b, des échanges porteurs en lien avec ce que nous sommes, ce qui nous unit, c'est-à-dire la langue française.

Rencontre des entrepreneurrs francophones à Québec, capitale du Québec

Karl Blackburn : Notre positionnement dans ces instances consiste à promouvoir nos actions. Ce fut notamment le cas ces dernières années au sein de l’Alliance des patronats francophones. Nous sommes parmi les fondateurs de cette organisation francophone.

L’objectif, c’est de faire en sorte que ceux et celles qui s’y retrouvent puissent, – grâce à leurs réseaux, ponts, liens créés,- voir grand. Aujourd’hui, nous sommes 35 organisations patronales issues de 31 pays francophones à travers le monde gravitant autour d’au moins 700.000 entreprises francophones. Si nous élargissons un peu les bases de ces réseaux, nous touchons près de 10 millions d’entreprises dans le monde francophone. Ce qui représente un réel potentiel de croissance. La Francophonie d’ici 2050, c’est plus de 700 millions de locuteurs à travers le monde, un potentiel économique extraordinaire en perspective. Pour nous, c’est extrêmement important de pouvoir nous positionner dans cette mouvance internationale qui peut permettre à nos entreprises de découvrir de nouveaux marchés, de nouveaux clients…

Comment comptez-vous vous y prendre pour rendre tout cela attrayant pour les entrepreneurs ?

Karl Blackburn : En 2023, Québec a été la terre d’accueil de la troisième rencontre des entrepreneurs francophones. À cette occasion, nous avons accueilli à Québec la capitale pendant trois jours plus de 850 entrepreneurs provenant de 31 pays à travers le monde. Des rencontres b2b, des échanges porteurs en lien avec ce que nous sommes, ce qui nous unit, c’est-à-dire la langue française. Je suis particulièrement fier de la déclaration de clôture qui a été entérinée par l’ensemble des patronats et des délégués qui étaient présents en lien avec la transition énergétique. Sur ce sujet, pour nous décomplexer, nous devons poser la question suivante : pourquoi la transition énergétique mondiale ne pourrait pas devenir le fer de lance de la francophonie économique ? Quant à l’écosystème auquel vous faites référence, nous pensons que c’est un environnement dans lequel les entreprises québécoises et de la francophonie peuvent rayonner.

Cette volonté jumelée à certains secteurs névralgiques qui sont la force du Québec peuvent être aussi également des secteurs importants pour les pays africains. Ce sont notamment des secteurs porteurs comme l’aéronautique, la transition énergétique ou l’hydroélectricité. Mais également les technologies de l’information et des communications.

Ceci étant, il est important de noter que nous partageons de nombreuses valeurs en commun et ces valeurs peuvent nous amener à faire de ces relations d’affaires des relations structurelles et plus importantes, toujours sur une base gagnante.

Bio-Express

Gestionnaire chevronné ayant plus de trente ans d’expérience au sein du milieu des affaires et du milieu politique, Karl Blackburn est président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec depuis juin 2020. Avant de se joindre au CPQ, Karl Blackburn occupait le poste de directeur principal, affaires publiques et relations gouvernementales pour le Canada chez Produits forestiers Résolu après une carrière politique au sein du Parti libéral du Québec.

Membre votant du secteur des entreprises de la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT) et membre du groupe patronal du Comité consultatif du travail et de la main-d’œuvre (CCTM), il est très actif à faire entendre les enjeux des employeurs du Québec au sujet des besoins actuels et futurs du marché du travail.

Titulaire d’un baccalauréat en administration, option droit et gestion de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC). M. Blackburn est aussi diplômé de la School ELS International Language de Londres et a pris part au programme de maîtrise en gestion des organisations de l’UQAC.

Article publié pour la première fois sur Afrimag