Les marchés publics des BTP en dessous de 150 millions FCFA seront exclusivement réservés aux PME gabonaises. Pour Libreville, cette préférence nationale est un moyen de faire monter en compétences, les petites et moyennes entreprises locales et à terme, réduire la dépendance du pays des opérateurs étrangers. Le patronat salue la décision de la junte au pouvoir.
La décision que vient de prendre Libreville marque une autre rupture avec le régime Bongo. Dorénavant, le gouvernement réservera l’exclusivité des marchés de travaux publics d’une valeur inférieure à 150 millions FCFA aux PME locales. Il s’agit d’une déclinaison de la « Préférence nationale », mais surtout un signal envoyé à la population et aux entrepreneurs gabonais par la junte au pouvoir, de sa volonté de « bâtir un écosystème local d’entreprises capables de participer à la réalisation d’infrastructures du pays et de conforter la souveraineté économique ». C’est la justification avancée par le porte-parole de la junte, le lieutenant-colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, qui a annoncé cette décision saluée par les associations patronales. En effet, les entreprises gabonaises de BTP se sont souvent plaintes de la part belle faite aux étrangers dans l’attribution des marchés publics, des opérateurs étrangers soupçonnés de pratiques de corruption et d’avoir arrosé des responsables afin de gagner des appels d’offres. Certains devraient commencer à s’inquiéter car la décision intervient dans un contexte où la Task Force de la présidence de la transition pour le Contrôle, l’audit et la vérification des dettes intérieures et extérieures, passe au peignefin marchés. Le gouvernement veut notamment s’assurer de leur exécution, leur livraison, et détecter d’éventuelles irrégularités et fraudes, comme des surfacturations.