Passés dans l’art d’utiliser d’innocents citoyens comme de la chair à canon au prix de l’illusion d’aller puiser l’eau de puits qui n’existe pas pendant que leurs rejetons se la coulent douce à mille lieux, les politiciens sont prêts à tout pour assouvir leurs desseins.

En effet, en appelant à des manifestations de rue, le mercredi dernier, avec des expressions  usitées à tout vent comme le respect des libertés fondamentales, la mise en place d’un cadre de dialogue sous l’égide de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)…, les Forces vives de Guinée (FVG), plateforme d’organisations de la société civile et de partis politiques, ont occasionné la mort d’innocents guinéens qu’elles entendent mettre sur la conscience du régime de la transition et émouvoir l’opinion internationale. Un cynisme bien aux antipodes des aspirations de la majorité des Guinéens qui ne sont pas prêts à se laisser voler leur révolution enclenchée sous le leadership du Colonel Mamadi Doumbouya. Toujours est-il que les Guinéens ne sont pas dupes et savent bien que depuis son arrivée au pouvoir, on peut tout reprocher au locataire du palais de Sékhoutoureya, sauf  la restriction des libertés fondamentales. En tout état de cause, un régime qui est contre les libertés fondamentales pouvait-il autoriser la tenue du procès du 28 septembre 2009 empêché sous un régime dit démocratiquement élu ? Au-delà de cet aspect important qui dénote de la soif de justice de cette transition guinéenne, il faut admettre que la liberté d’expression et de presse, principal baromètre des libertés, est une réalité en Guinée.

Dialogue inter-guinéen

Rencontre entre des leaders de la coalition des Forces vives, le Premier ministre de Guinée Bernard Goumou et des leaders religieux, le 13 mars 2023, au centre islamique de Donka.

Malgré son caractère militaire, le régime en place n’a pas fermé l’espace démocratique et fait du dialogue politique, une priorité. Plus près, en mars 2023, les autorités guinéennes avaient encore favorisé la médiation religieuse qui tentait de rétablir le dialogue politique pour éviter la confrontation dans la rue.
En ce qui concerne la mise en place d’un cadre de dialogue sous l’égide de la CEDEAO à qui ces opposants demandent également de faire des pieds et des mains pour mettre fin à la transition, l’on est en droit de se demander si ce n’est pas l’hôpital qui se moque de la charité. Sinon, comment comprendre que des gens qui aspirent à diriger le pays de Sékou Touré puissent être aussi amnésiques au point d’imaginer que c’est grâce au dialogue que des figures de proue du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) ont été libérées. Et qui suit l’actualité dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest sait bien que depuis son arrivée au pouvoir, le Colonel Mamadi Doumbouya n’a pas hésité à tendre la main à l’opposition en ouvrant ce dialogue franc et sincère à l’effet d’échanger avec l’ensemble des acteurs sur les sujets qui concernent la vie de la Nation. Et ce, dans sa ferme volonté de faire de la transition en cours, une période propice, devant permettre d’opérer des réformes politiques et institutionnelles profondes à même de faire de la Guinée, un Etat de droit et de démocratie digne de ce nom.
En tout état de cause, les Guinéens sont-ils prêts à jeter aux orties cette valeur ancestrale de l’arbre à palabres au sein d’une Communauté qui plus ne semble plus qu’être l’ombre d’elle-même ? Pour sa part, le chef de l’Etat a opté pour des solutions locales en initiant en juin 2022, un cadre de dialogue inter-guinéen que cette même opposition a systématiquement boycotté. Mais que peut-on faire face avec une opposition dont la sincérité ne semble pas être son premier atout ?
C’est dire qu’elle et ses affidés appelés organisations de la société civile voudraient jeter du discrédit, le mercredi 10 mai, sur la transition qu’ils ne se s’y prendraient pas autrement. Il en faut plus pour porter ce coup bas à la marche sereine de cette phase transitoire qui a plutôt conquis le cœur de la majorité  des Guinéennes et Guinéens et qui est focus sur leur bien-être social et économique eu égard à ces nombreux chantiers en cours sur les flancs du Fouta Djalon.
En réalité, du Rassemblement du peuple guinéen de l’ex-Président Alpha Condé, qui est loin de lui avoir pardonné le coup d’Etat contre son champion, aux leaders d’une opposition qui a l’art de se fourvoyer en passant par le FNDC, tous sont amers envers le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) du Colonel Mamadi Doumbouya, dont le rouleau compresseur ne semble épargner personne dans sa volonté de nettoyer les écuries d’Augias et les résultats sont visibles.