Les Bissau-guinéens ont voté, ce dimanche 4 juin 2023, pour les élections législatives, un an après la dissolution de l’Assemblée nationale populaire décidée par le chef de l’Etat, Umaro Sissoco Embaló, à la suite de «divergences persistantes» avec le Parlement.
Près de 884 000 électeurs étaient ainsi attendus aux urnes ce dimanche 4 juin lors de ce scrutin pour lequel, 22 partis politiques, dont deux coalitions sont en lice et se disputent 102 sièges. Le Madem G15, le parti présidentiel souhaite faire adopter une révision de la Constitution considérée comme crisogène, pour passer d’un régime parlementaire à un régime présidentiel. Mais pour cela, il lui faudra une majorité absolue d’au moins les deux tiers du Parlement. Les tractations pour des jeux d’alliances devraient donc se lancer dès l’annonce des résultats.
Tourner la page de l’instabilité politique
L’enjeu principal de ce scrutin est donc de tourner la page de l’instabilité politique qui semble tirer son origine de la disposition constitutionnelle qui lui imposait comme Premier ministre, Domingos Simoes Pereira, homme fort de son ancien parti, le Parti africain pour l’Indépendance de la Guinée et du Cap Vert (PAIGC), fondé par Amilcar Cabral.
Cette crise, aggravée par la tentative de coup d’Etat du 1e février 2022 avait ainsi conduit le Président Embaló à mettre fin au Parlement devenu, selon lui, «un espace de guérilla politique et de complot.» L’électorat bissau-guinéen accordera-t-il la pleine confiance au chef de l’Etat pour chasser définitivement les démons de l’instabilité politique à travers une nouvelle majorité à l’Assemblée nationale acquise à sa vision politique ? En tout cas, ses partisans y ont espoir d’autant qu’il avait réussi le pari de battre son ancien parti à la dernière élection présidentielle au second tour en s’alliant une coalition qui a sans doute eu le temps de s’implanter plus sérieusement dans le pays en gérant le pouvoir d’Etat et qui rêve de mettre fin à l’hégémonie historique du PAIGC.