Qui aurait cru que le célèbre militant anti-apartheid Nelson Mandela, resté 27 ans en prison, devienne un jour président de l’Afrique du Sud ? Le 27 avril 1994, cet avocat et ancien prisonnier politique remporte la première élection multiraciale tenue dans ce pays. Son investiture a lieu le 10 mai 1994, il devient le premier président noir d’Afrique du Sud, poste qu’il occupera pendant cinq années. La date du 27 avril est un jour férié en Afrique du Sud : le Jour de la Liberté. Retour sur ce moment historique.

Nelson Mandela (dont le nom du clan tribal est « Madiba ») naît le 18 juillet 1918 à Mvezo, dans la province du Cap. Il étudie le droit, devient avocat et rejoint en 1943 l’African National Congress (ANC), qui défend les intérêts de la majorité noire contre la minorité blanche en Afrique du Sud. Pendant les années d’apartheid, ce parti est déclaré hors-la-loi.

Nelson Mandela entre en clandestinité et, le 5 août 1962, il est arrêté et emprisonné au fort de Johannesburg. En 1964, il est jugé coupable de sédition et condamné à la détention à perpétuité. Il est emprisonné dans l’île prison de Robben Island. Il y restera 18 de ses 27 années de détention et il y effectuera des travaux forcés. Les conditions de vie y sont très dures. Nelson Mandela n’a droit qu’à une visite et à une lettre tous les 6 mois.

Nelson Mandela avait promis qu’il ne ferait qu’un seul mandat. Il tient parole et se retire de la vie politique en 1999, à l’âge de 75 ans. Atteint de surdité, Nelson Mandela a également milité pour défendre la place des personnes handicapées dans la société sud-africaine.

Nelson Mandela félicite François Pienaar de l’équipe sud-africaine de rugby lors de la finale de coupe du monde en 1995.

En 1982, il est transféré à la prison de Pollsmoor. Pendant ses années de détention, il acquiert davantage de notoriété et devient le prisonnier le plus célèbre du monde.

C’est ainsi que de nombreux artistes appellent à sa libération, comme par exemple avec la chanson de The Specials « Free Nelson Mandela » (1984).

À partir de 1985, sous la pression locale et internationale, le gouvernement sud-africain commence à abolir certaines lois discriminatoires. En 1990, c’est la levée de l’interdiction de l’ANC et Nelson Mandela est libéré le 11 février. Une nouvelle Constitution est élaborée et les dernières lois piliers de l’apartheid sont supprimées. Nelson Mandela est élu président de l’ANC en 1991.

Les premières élections générales multiraciales sont tenues en avril 1994, et sont remportées par l’ANC (62,6% des voix). Nelson Mandela devient président de l’Afrique du Sud. Pendant son mandat, il s’attache à une réconciliation nationale après la très longue période d’apartheid pendant laquelle de trop nombreux crimes et exactions ont été commis. C’est ainsi que, symboliquement, il encourage les Sud-Africains noirs à supporter l’équipe nationale des Springboks pendant la coupe du monde de rugby 1995, cet épisode est raconté dans le film « Invictus », de Clint Eastwood.

Sa présidence est aussi marquée par le défi que représente l’épidémie du sida. En 1993, le prix Nobel de la paix est décerné conjointement à Nelson Mandela et au président sud-africain Frederick de Klerk.

Nelson Mandela avait promis qu’il ne ferait qu’un seul mandat. Il tient parole et se retire de la vie politique en 1999, à l’âge de 75 ans. Atteint de surdité, Nelson Mandela a également milité pour défendre la place des personnes handicapées dans la société sud-africaine.

À la fin de sa vie, il est atteint d’un cancer de la prostate. En 2008, un concert hommage à Hyde Park (Londres) lui rend hommage à l’occasion de son 80e anniversaire. Il est décédé le 5 décembre 2013, des funérailles nationales sont organisées le 15 décembre 2013 et plus de 50 pays ont déclaré au moins un jour de deuil national.

Avec RTBF.be

Article publié pour la première fois sur Afrimag