Le Directeur général du Conseil café-cacao, Koné Brahima Yves,
estime que les pays producteurs de cacao, notamment la Côte d’Ivoire et le Ghana, font assez d’efforts pour assurer la durabilité de la filière, estimant que les partenaires devraient comprendre cet aspect.
“La durabilité, c’est d’abord travailler pour que le planteur ait un minimum de revenu. S’il n’a pas un revenu, il n’y a pas de cacao…”, a déclaré M. Koné, mercredi 12 octobre 2022, en marge de la 3e réunion ordinaire de l’Initiative Cacao Côte d’Ivoire – Ghana (ICCIG) qui se tient au Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire.
Il a souligné que le Différentiel de revenu décent (DRD) est une réalité en Côte d’Ivoire et au Ghana, déplorant toutefois un “jeu” auquel s’adonnent certains opérateurs.
“Dans le prix du cacao, il y a le prix du marché, le différentiel d’origine ; qui bonifie chaque pays en fonction de la qualité de son produit et le différentiel de revenu décent (DRD). Or les opérateurs ont tendance à diminuer le différentiel d’origine. Ce qui est en fait, est une façon de diminuer le DRD”, a-t-il soutenu devant la presse, se félicitant que certains opérateurs en aient compris conscience.
“J’espère que nos partenaires comprendront que nous faisons suffisamment d’efforts pour qu’on se penche réellement sur le revenu du planteur”, s’est interrogé M. Koné, parlant de la certification.
“Un certain nombre d’actions ont été entreprises pour présenter le cacao de Côte d’Ivoire sous l’aspect qui est recherché par les consommateurs (…) Il ne s’agit pas de mettre de petits programmes de certification en direction de quelques planteurs (…) Ce que nous souhaitons, c’est qu’on ait tous nos produits qui soient concernés par le programme de durabilité’’, a-t-il martelé.
A l’en croire, selon les chiffres qui lui ont été communiqués, les fèves certifiées représentant à peine 15%. C’est pourquoi il dit préférer que tout ce qu’il y a comme gain dans la filière soit au maximum pour les planteurs.
Sur les négociations avec l’Union européenne (UE), quant au travail des enfants et la déforestation, s’est voulu rassurant : “la Côte d’Ivoire a pris des dispositions importantes en ce qui concerne la déforestation. Et le Cabinet de la Première Dame, Dominique Ouattara, fait beaucoup pour ce qui concerne le travail des enfants. Nous avons fait des avancées énormes dans ces cadres et la Côte d’Ivoire va continuer à faire en sorte que son cacao se présente sous de meilleurs auspices”.
Quinze (15) mois après l’opérationnalisation de l’ICCIG, cette alliance estime qu’il faut intégrer le Nigeria et le Cameroun, deux pays producteurs importants, pour montrer à la communauté cacaoyère que ces pays veulent véritablement travailler ensemble et qu’ils sont déterminés à aller de l’avant. Ces quatre pays représentent au moins 75% de la production mondiale, fait-on savoir.
AIP