Après une lutte intestine entre les partis d’opposition et le Congrès National Africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud, pour le contrôle de la ville de Johannesburg, poumon économique et plus grande cité du pays, c’est finalement le parti de Nelson Mandela qui a eu le dernier mot.
L’ANC a, en effet, repris vendredi dernier le contrôle de la mairie de Johannesburg, suite à l’élection de Dada Morero, un conseiller régional du parti, en tant que nouveau maire de la ville, après la destitution de Mpho Phalatse de l’Alliance Démocratique (AD – opposition). C’est la deuxième fois que le parti au pouvoir réussit à retirer l’AD du pouvoir dans le centre économique du pays.
Morero a été élu sans opposition après que 139 conseillers ont adopté une motion de censure parrainée par les partenaires de la coalition ANC, contre l’ancien maire Mpho Phalatse qui n’aura finalement présidé à la destinée de Joburg que dix mois. Sur les 270 sièges du Conseil de la ville, la réunion a atteint un quorum avec 145 conseillers inscrits pour y assister. Dans l’espoir d’arrêter l’hémorragie, l’Alliance Démocratique s’était précipité devant la Haute Cour de Johannesburg avec une demande d’interdiction urgente de la séance, mais celle-ci a été rejetée.
Mpho Phalatse a alors été évincée par 139 voix alors que le partenaire de l’AD, l’Inkatha Freedom Party, s’est abstenu de voter. C’était juste un jour après que Colleen Makhubele, conseillère du parti Cope, a été élue présidente de Johannesburg.
Makhubele et son parti Cope avaient fait défection vers la coalition ANC après une rupture des relations avec l’Alliance Démocratique. Elle faisait partie des conseillers qui ont voté contre le président de l’AD, Vasco da Gama, qui a également été expulsé par une motion de censure au début du mois de septembre. Les partenaires de la coalition ont été frustrés par Da Gama lorsqu’il a décidé de forcer le Conseil à voter pour les présidents de comité lors des négociations de la coalition, peu après les élections locales de 2021. Les négociations visaient à déterminer quels partis présideraient les Comités et quels portefeuilles seraient gérés par les partenaires de la coalition de l’AD au sein du Comité du maire.
Les dirigeants de la coalition AD, qui comprend Action SA, Freedom Front Plus, Inkatha Freedom Party, African Christian Democratic Party et Cope, s’étaient efforcés de réprimer la dissidence parmi leurs membres dans le but de sauver le maire Phalatse de la motion de censure. Dans sa demande d’interdiction infructueuse, Phalaste a déclaré qu’elle n’avait pas été alertée d’une séance pour une motion de censure contre elle, car la question n’avait pas été déclarée au Comité de programmation.
Avec MAP