Indispensable levier de pilotage des risques, la cartographie des risques constitue le socle de la stratégie de gestion des risques.

Gestion des risques

Par Jacques Ohana Associé Audit dans un cabinet international

Elle est mise en œuvre par les organisations afin d’appréhender l’ensemble des facteurs susceptibles d’affecter leurs activités et leur performance, dans l’objectif de se prémunir contre les conséquences juridiques, humaines, économiques et financières que pourrait générer une vigilance insuffisante. En cartographiant leurs risques, les organisations créent les conditions d’une plus grande connaissance et donc d’une meilleure maîtrise de ces risques. Par ailleurs, la cartographie des risques contribue à la sécurisation des écosystèmes et des modèles économiques dans la mesure où, d’une part, elle implique de disposer d’une connaissance exhaustive de l’ensemble des processus managériaux, opérationnels et support que les activités nécessitent de mettre en œuvre et, d’autre part, elle nécessite d’identifier les rôles et responsabilités de chaque acteur, à chaque étape des processus.

En effet, le contenu de la cartographie s’appuie principalement sur le jugement de l’expert métier pour tenter d’obtenir une image des risques potentiels. Le premier enjeu de la cartographie est de réussir cette codification qui offre ainsi une rationalisation de la perception du risque futur en simplifiant la connaissance détenue par les opérationnels.

La gestion des risques est une démarche essentielle pour les entreprises. Elle a pour objectif d’identifier et d’évaluer les risques majeurs pour l’entreprise afin de les traiter et de suivre leur évolution. Pour les entreprises cotées, avoir un dispositif de gestion des risques adapté est obligatoire, et les risques majeurs de l’entreprise doivent figurer dans le document d’enregistrement universel (anciennement document de référence), établi pour communiquer une information détaillée sur son activité, sa situation financière et ses perspectives.

Quel est le rôle de la cartographie des risques et comment est-elle réalisée ? 

Toute activité présente un risque inhérent avec des conséquences plus ou moins importantes, sur les résultats de l’entreprise, les personnes et l’environnement.

D’un point de vue méthodologique, la cartographie des risques se définit comme la démarche d’identification, d’évaluation, de hiérarchisation et de gestion des risques inhérents aux activités de l’organisation.

Chaque risque identifié est caractérisé et évalué selon sa probabilité d’occurrence et son impact financier estimé, brut (si aucune action n’est engagée par l’entreprise) et net (tenant compte de mesures ou actions mises en œuvre par l’entreprise). L’ensemble de ces informations permet de positionner les risques sur une représentation graphique et de les hiérarchiser. Dynamique, la cartographie envisage également les risques de façon systémique, en mettant en évidence leurs interconnexions.

Pourquoi est-ce essentiel de mettre en place un processus de cartographie des risques ? 

Souvent perçue comme « négative », la prise de risques est pourtant indispensable à la vie de l’entreprise et conditionne son développement. La gestion du risque correspond non pas à un exercice défensif mais à un levier de création de valeur.

Le processus de la cartographie des risques est une démarche structurée, autour de l’identification des risques, leurs évaluations ainsi que leurs hiérarchisations, afin de mettre en place un plan d’actions pour maitriser les risques majeurs auxquels l’entreprise est confrontée.

Cette cartographie doit constituer un outil décisionnel et de management qui permet d’arbitrer entre l’impact du risque, le coût des actions à mener pour réduire le risque et leur effet potentiel. 

L’intérêt pour le dirigeant d’entreprise est d’être en connaissance de tous les risques qui pourraient mettre en péril sa société et surtout d’être réactif car il dispose déjà des solutions dans le cas où ces derniers surviendraient.

Cet outil contribue finalement à situer notre approche du risque dans une optique plus résiliente : accepter que le risque zéro n’existe pas et développer notre logique de réactivité pour amoindrir les conséquences.

La mise en œuvre d’actions ne signifie donc pas que le risque ne se produira pas ou qu’il n’aura pas d’impact. Mais l’appropriation de cette culture de la gestion des risques améliore inévitablement notre agilité et notre capacité d’adaptation.