La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a restitué au Nigeria 22 objets d’art pillés au XIXe siècle, lors d’une cérémonie organisée mardi 27 décembre dans la capitale Abuja.

La restitution de cet ensemble de bronzes du Benin fait suite à un accord conclu au début de l’année pour transférer la propriété de plus de 1.000 de ces objets précieux.
En juillet, le Nigeria avait déclaré que c’était la première fois qu’un pays européen concluait ce type d’accord.
A cette occasion, Mme Baerbock a déclaré que cet accord s’inscrivait dans le cadre des efforts déployés pour mettre fin à une « sombre histoire coloniale », ajoutant qu’il s’agissait d’une occasion de réparer certains torts du passé.

Annalena Baerbock

L’Allemagne entame la restitution des-Bronzes du Benin

« Le Nigeria est le deuxième partenaire commercial de l’Allemagne en Afrique et, en restituant ces objets, il espère ouvrir un nouveau chapitre pour les futures relations bilatérales », a-t-elle indiqué.
« Nous considérons cela comme un premier pas. De nombreux bronzes ont été pillés et volés, donc beaucoup reviendront », a-t-elle ajouté.
Pour sa part, le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama, a déclaré que son pays éprouvait une « profonde gratitude » envers l’Allemagne pour le retour de ces objets.
Au-delà de leur valeur esthétique, ils ont une importance culturelle et spirituelle pour le peuple nigérian, a fait savoir M. Onyeama.
Il a appelé l’Angleterre et d’autres pays en possession d’autres artefacts à les rendre pour des raisons morales.

« Bronzes du Bénin », de quoi s’agit-il ?

Bini Edo

Tête de reine, Bini Edo, bronzes du Bénin

Parmi les objets restitués figurent certaines des fameuses têtes cérémonielles, une sculpture en ivoire, ainsi qu’une plaque décorée.
Les tentatives de restitution d’objets volés à l’époque coloniale ont pris de l’ampleur ces dernières années, les pays européens et les musées s’interrogeant sur la façon dont les artefacts sont entrés en leur possession.
Le terme « bronzes du Benin » désigne des milliers de sculptures, plaques et gravures en métal réalisées entre le XVe et le XIXe siècle et pillées par les troupes britanniques en 1897 dans le Royaume ouest-africain du Benin, dans l’actuel État d’Edo, au Nigeria.
Ces sculptures, très prisées pour leur beauté et leur technicité, revêtent une importance spirituelle et historique pour les habitants de cette région du Nigeria.
Après avoir été expédiés au Royaume-Uni à la fin du XIXe siècle, nombre d’entre eux ont été vendus aux enchères à Londres et certains ont été achetés par des collectionneurs allemands, avait indiqué le ministère allemand des Affaires étrangères.
Le pays détient environ 1.100 des 5.000 pièces estimées qui ont été prises, a-t-il ajouté dans un communiqué.