Le 62e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) s’est achevé hier dimanche soir. L’Organisation lance un ultimatum à Bamako et exige la libération des 46 militaires ivoiriens détenus au Mali avant le 1er janvier. La Cédéao a par ailleurs confirmé la mise en place d’une force régionale pour lutter contre le terrorisme et pour les coups d’Etat.

Dès le début de la rencontre, les chefs d’Etat de la Cédéao ou leurs représentants se sont discrètement retirés dans une salle de la présidence nigériane pour un huis clos intégral. Ils haussent le ton contre la junte malienne en lui enjoignant de libérer avant le 1er janvier prochain les 46 soldats ivoiriens détenus au Mali depuis 4 mois. Faute de quoi, des sanctions seront prises, prévient la Cédéao. Le président togolais Faure Gnassingbé, plus proche des colonels au pouvoir à Bamako a été chargé à nouveau par ses pairs de conduire la méditation et faire passer ce message de fermeté.

Alassane Ouattara

Arrivé du Président Alassane Ouattara à Abuja. La libération des militaires ivoiriens par Bamako parmi les priorités

Sur le plan judiciaire l’instruction de la première instance des 46 militaires est terminée et le dossier a été transmis au parquet général le 25 novembre dernier. En contrepartie de la libération de soldats ivoiriens, les autorités de transition maliennes exigent qu’Abidjan leur livre plusieurs responsables sous Ibrahim Boubacar Keita refugiés en Côte d’Ivoire. Une condition inacceptable pour le gouvernement ivoirien.

Le projet d’une force anti-coups d’Etat entériné

Les transitions malienne, guinéenne et burkinabè ont été d’autres sujets de discussions au sommet de la Cédéao. Avec un ministre des Affaires étrangères très actif dans les couloirs, la Guinée est arrivée à vendre aux participants du sommet d’Abuja une transition d’une durée de 24 mois. La conférence des chefs d’État, elle, a demandé un dialogue inclusif. S’il ne peut pas se tenir à Conakry, la Cédéao proposera d’accueillir la rencontre dans une autre capitale de la sous-région.

Au Burkina Faso, le sommet a validé le rapport du médiateur, l’ancien président nigérien Issoufou Mahamadou, qui a demandé une grande solidarité à l’égard de ce pays. D’autre part, l’institution sous-régionale, qui s’inquiète de la situation sécuritaire et humanitaire, va aider Ouagadougou.

Le projet de création d’une force régionale de la Cédéao a été adopté. Cette force, dont tous les contours ne sont pas connus, sera une force d’intervention contre le terrorisme et les changements anticonstitutionnels dans la sous-région (ndlr : les coups d’Etat). Les dirigeants de la Cédéao se sont engagés à mobiliser les ressources nécessaires (et pas les aides extérieures) afin de mettre en œuvre cette force.