Après avoir renoncé à la nationalisation de Kenya Airways, le gouvernement kényan cherche à céder une participation majoritaire de la compagnie nationale à un investisseur stratégique capable d’injecter des capitaux et d’offrir une expertise en matière de gestion.
L’information a eu l’effet d’une bombe. Le président kényan, William Ruto, a proposé la cession d’une participation majoritaire dans le tour de table de Kenya Airways à des investisseurs américains lors du récent Sommet Etats-Unis- Afrique, rapporte l’hebdomadaire The East African, citant le ministre des Transports, Kipchumba Murkomen.
«La recherche d’un partenaire stratégique pour Kenya Airways figurait en tête de liste de la mission du président Ruto aux Etats-Unis», a révélé le ministre dont les propos sont relayés par l’agence Ecofin. «Nous faisons tout notre possible pour nous assurer d’arrêter les subventions à la compagnie aérienne. C’est pourquoi nous recherchons un partenaire stratégique», a-t-il ajouté.
Le ministre a précisé que l’Etat est à la recherche d’un nouvel investisseur «capable d’injecter des capitaux et d’offrir une expertise en matière de gestion lors de la prochaine étape de la restructuration» de la compagnie.
La teneur du plan de restructuration
Le gouvernement kényan avait annoncé, en octobre dernier, le lancement d’un plan de restructuration de Kenya Airways, qui prévoit notamment la scission des activités de la compagnie aérienne en plusieurs entités distinctes spécialisées chacune dans une activité à part comme le fret aérien, le transport des passagers et les drones. Ce plan de restructuration, qui fait suite à l’abandon du processus de nationalisation de Kenya Airways annoncé en 2019, vise à permettre à la compagnie de renouer avec la rentabilité.
Kenya Airways, qui ne survit que grâce au soutien de l’Etat depuis plusieurs années, a essuyé une perte de 123,7 millions de dollars au premier semestre 2022. Il s’agit de sa neuvième perte semestrielle consécutive. L’Etat kényan détient une participation de 48,9% dans le capital de la compagnie, contre 38% pour des banques locales et 7,76 % pour le groupe franco-néerlandais Air France-KLM.