C’est une activité qui a pris une ampleur sans précédent pendant les périodes de confinement au plus fort de la crise sanitaire du Covid-19. Mais le piratage des chaînes cryptées a encore de beaux jours car personne n’a encore trouvé de réponse à cette « industrie de la triche ».

Les grands diffuseurs européens montent à nouveau au créneau en pressant la Commission européenne d’adopter de nouveaux outils l’année prochaine.

Le marché du piratage des contenus audiovisuels diffusés en direct, essentiellement le sport et la musique, connaît une « croissance exponentielle » partout dans le monde, selon les professionnels de l’audiovisuel.

Leur dernière initiative en date est une interpellation par écrit d’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, la priant de « protéger les investissements dans les secteurs culturels, de la création et du sport en combattant ceux qui assèchent les économies créatives et réinvestissent ces recettes dans d’autres circuits criminels ». Les opérateurs prônent une « proposition spécifique » alors que la diffusion illégale d’événements en direct n’est pas soumise à la protection du droit d’auteur, ceux-ci n’étant pas considérés comme des œuvres.

Des milliards Perdus 

En juin dernier, seize patrons de télévisions européennes, parmi lesquelles Canal+, TF1, BeIN Sports, Mediaset, Walt Disney et Discovery, avaient dénoncé les « milliards » perdus dans un courrier au Commissaire au Marché intérieur, Thierry Breton.

Thierry Breton

Thierry Breton, Commissaire au Marché intérieur

Il existe déjà une directive sur le commerce électronique qui obligent que certains prestataires de services en ligne doivent agir « promptement » pour retirer les contenus illégaux, mais elle ne le permet pas en temps réel. « La coupure intervient donc souvent après le match », déplorent des parlementaires européens.

Les acteurs du secteur cherchent à obtenir une obligation stricte pour les hébergeurs de supprimer les contenus illégaux « immédiatement » après leur piratage, comme cela se passe au Royaume-Uni, en Espagne, Irlande et en Italie. La profession vise l’inscription par Bruxelles du sujet dans son programme de travail 2023, qui doit être défini dans une semaine.