Outre son apport à la sécurité alimentaire et son rôle sur le plan social, la pêche est source de revenus pour les acteurs et de devises pour l’Etat. Voilà pourquoi, entre autres raisons, dès l’entame de la Transition, le Colonel Mamadi Doumbouya a inscrit le secteur halieutique dans ses priorités.
Le département de la Pêche et de l’Economie maritime est dirigé par Charlotte Daffé. A sa prise de fonction en décembre 2021 des objectifs précis lui ont été assignés, notamment faire de la pêche un vecteur de croissance économique et d’emplois. L’objectif affiché : atteindre l’autosuffisance alimentaire.
15 000 femmes fumeuses de poissons recensées
Dans le cadre de la valorisation des produits et industries de pêches, le fumage reste la principale technique de conservation de poissons en Guinée. «A date, nous avons au moins un centre de fumage dans tous les principaux débarcadères du littoral et les services ont recensé plus de 15000 femmes fumeuses de poissons. En plus du fumage, nous avons des industries de traitement du poisson.
On recense plus de 22 établissements de traitement des produits halieutiques dont deux sont agréés pour les exportations de produits de pêche guinéens vers les marchés de l’Union européen”, indique Mme Daffé, Ministre de la Pêche et de l’Economie maritime.
L’année dernière, près de 496 000 tonnes de poissons ont été mis sur les marchés locaux. La conservation et l’entretien des produits de pêches dans les règles requises ont permis l’acheminement de plusieurs tonnes vers ces marchés.
Lutte contre la pêche illégale, l’UE appuie la Guinée
Pendant plus d’une décennie, la Guinée était considérée par l’Union européenne comme Pays tiers non-coopérant en matière de lutte contre la pêche illicite, non réglementée, non déclarée (INN). Les réformes engagées par l’équipe de Charlotte Daffé ont permis une nette amélioration des relations de la Guinée avec l’Union européenne dans le secteur halieutique. “Aujourd’hui mon département bénéficie de l’appui de l’UE à travers la sécurité de nos licences et permis de pêche, le financement des opérations de patrouilles sous régionales, de surveillance des eaux territoriales, l’appui au fonctionnement de la surveillance satellitaire VMS”, rassure la ministre. Et de poursuivre : “Les discussions sont en cours afin d’amorcer des négociations pour un nouvel accord de pêche durable entre la Guinée et l’Union européenne.”
En Guinée 80% de la protéine animale provient des produits de pêches
La redynamisation du secteur de la pêche en faveur des populations et son apport dans le Trésor public font partie des objectifs assignés à la Ministre de la Pêche et de l’Economie maritime. Aujourd’hui le secteur de la pêche impacte positivement ses acteurs. De nouveaux emplois ont été créés dans le secteur, des mesures ont été aussi prises pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des acteurs de la pêche. “Autre innovation non des moindres en faveur des populations est le contrôle du respect des obligations de débarquement de poissons en faveur des Guinéens imposés aux navires étrangers. La mise en place d’un contrôle systématique des exportations (espèces et quantités)”, explique la Ministre de tutelle.
81 milliards GNF mobilisés sur une prévision annuelle de 90 milliards GNF
En termes de contribution au trésor public, plusieurs réformes ont été entreprises, dont l’application du principe de l’unité des caisses dans la gestion des recettes provenant de la pêche. Toutes les recettes du département sont versées au compte du Trésor public et l’apport du département est de 10 millions de dollars US, soit un taux de mobilisation de 90%.
Le port artisanal de Kaporo financé à hauteur de 116 milliards GNF
Les réformes visent aussi les infrastructures portuaires, à cet effet le Président de la Transition, le Colonel Mamady Doumbouya a présidé, fin 2022, la cérémonie d’inauguration du port de pêche artisanale de Kaporo. Ce port artisanal est remis à niveau par le Japon dans le cadre du programme d’aide au développement à hauteur de 116 milliards GNF. “Le port de pêche de Kaporo reste un port artisanal, bien que les conditions de débarquement autrefois précaires aient été améliorées avec de nouvelles installations. L’objectif recherché est l’amélioration des conditions de vies des pêcheurs artisans ; la modernisation des installations des ports et débarcadères de pêche artisanale qui contribuent à 70% dans la production nationale”, précise Mme Charlotte Daffé.
La vision du chef d’Etat guinéen pour le secteur halieutique est de permettre aux acteurs locaux de la pêche de jouir pleinement de leurs activités, c’est pourquoi l’aménagement et la construction de 33 autres sites portuaires sur l’ensemble du territoire national sont prévus prochainement.