Il est courant d’entendre le gouvernement ivoirien claironner qu’il veut fabriquer
des Champions nationaux pour le développement de la Côte d’Ivoire.
Pourtant ils sont là, ces champions qui font la fierté de la Côte d’Ivoire, notamment : Jean Kakou Diagou, PDG de Nsia bank, Jean Louis Billon dont l’entreprise, Sifca, est le plus grand employeur après l’Etat ivoirien. A ceux-là, il faut ajouter Ali Ouattara qui détient la plus grande ferme de poulets de la Côte d’Ivoire, Stanislas Zézé, fondateur de Bloomfield Investment Corporation, la 1ère Agence de notation financière d’Afrique francophone et surtout Koné Dossongui ; pour ne citer que ces personnes bien connues de par le monde, tant ils constituent des exemples d’entrepreneurs pour l’Afrique.
Le 25 octobre 2022, le milliardaire ivoirien Bernard Koné Dossongui a procédé à la pose de la première pierre de la première usine de transformation du cacao d’Atlantic Cocoa Corporation son entreprise, en Côte d’Ivoire. La future unité industrielle qui sera opérationnelle, apprend-on, dans 24 mois et basée à San Pedro, dans le Sud-Ouest ivoirien, au cœur de la cacaoculture du 1er pays producteur mondial de cacao, vise à transformer entre 64 000 et 100.000 tonnes de fèves de cacao par an. Pour un investissement de 73 milliards Fcfa.
Atlantic Cocoa Corporation entre ainsi dans un marché de la transformation du cacao (chocolat, beurre, tourteaux et poudre de cacao) dominé depuis des lustres par des multinationales étrangères dont la Société africaine de cacao (Saco), filiale du groupe suisse Barry Callebault ; le géant nord-américain Cargill ; Unicao du singapourien Olam et le français Cemoi.
En juin 2021, le ministre ivoirien du Tourisme et des Loisirs, Siandou Fofana, a inauguré deux réceptifs hôteliers à Kouto dans la Bagoué (nord du pays), dont il est originaire, qui s’appelle le Printemps Katana et un autre de 4 étoiles qui s’étend sur environ 3 hectares, bâti sur les fondations de l’ex-hôtel éponyme, le Mont Korhogo, de la défunte chaîne étatique Sietho. Avec un investissement de plusieurs milliards de FCFA de sa holding Atlantic Financial Group (AFG).
Pourtant, la plupart des marchés du gouvernement Alassane Ouattara sont attribués, depuis son avènement, aux entreprises françaises (métro, réhabilitation du Pont Houphouët-Boigny, par exemple), chinoises (autoroute de Grand-Bassam) et burkinabè comme Ebomaf (Entreprise Bonkoungou Mahamadou et fils), qui exécutent des travaux de nombreuses routes du nord du pays).
On se rappelle qu’en juillet 2018, selon Financial Afrique, le gouvernement ivoirien a annoncé que le géant burkinabé va exécuter les travaux portant sur la construction d’infrastructures routières de 224 km et Côte d’Ivoire. Dans ce projet financé par Afreximbank, l’Etat ivoirien apporte une garantie de 179,73 milliards Cfa.
Même les prix nationaux d’excellence organisés depuis 2012, sensés promouvoir les champions nationaux sont si opaques que beaucoup d’Ivoiriens n’y croient pas.
Quel est véritablement la part des nationaux dans l’attribution des nombreux marchés en Côte d’Ivoire au moment où de nombreux fournisseurs de l’Etat ivoirien crient famine ?
Le 20 septembre 2021, à la Chambre de commerce et d’industrie à Abidjan-Plateau, le Syndicat national des fournisseurs de l’Etat de Côte d’Ivoire (SYNAFECI) est monté sur ses grands chevaux en dénonçant des factures de plus de 700 milliards restées impayées depuis des années.
Jean Michael