L’Union européenne (UE) s’est engagée à poursuivre, pour deux années supplémentaires, son soutien aux négociations et à la mise en œuvre des accords politiques en vue d’une résolution définitive du conflit en Casamance (sud du Sénégal), a indiqué, samedi 13 mai, un des officiels de l’UE.
«L’Union européenne s’est engagée à poursuivre pour deux années supplémentaires son soutien aux négociations et à la mise en œuvre des accords politiques, son soutien à la médiation locale pour aider les acteurs communautaire et appuyer les opérations de déminage à travers le centre national de lutte anti-mine», a souligné Jean-Marc Pisani lors de la cérémonie consacrant le dépôt des armes par des combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC).
Un accord pour le dépôt des armes a été signé samedi entre l’Etat du Sénégal et une faction du MFDC. Au moins 250 combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance ont acté samedi le dépôt de leurs armes lors d’une cérémonie organisée à Mongone, une localité du département de Bignona, qui abritait par le passé une importante base du mouvement irrédentiste.
Plusieurs acteurs, des facilitateurs du processus, des partenaires techniques au développement, des structures spécialisées et élus territoriaux ont participé à cette cérémonie à laquelle le gouverneur de Ziguinchor Guedj Diouf a pris part.
«C’est une journée historique qui marque un pas décisif vers une paix durable dans la région naturelle de la Casamance et nous sommes fiers d’avoir pu y contribuer. L’union européenne est engagée à travers le monde et en particulier sur le continent africain pour promouvoir la paix et la sécurité internationale», a noté M. Pisani, relevant que le Sénégal est un partenaire clé de l’Union européenne en Afrique de l’Ouest et sur le continent africain.
«Le Sénégal joue un rôle important sur la scène régionale, continentale et multilatérale. Et l’union européenne est résolument engagée à aider les populations sénégalaises à faire face à l’ensemble des défis auxquels elles sont confrontés y compris ce qui relève de la sécurité et de la stabilité du pays», a fait savoir Jean-Marc Pisani.
Cinq soldats blessés récemment en Casamance
Selon lui, «le conflit en Casamance qui dure maintenant depuis plus de 40 ans est réputé être le plus long conflit armé de l’Afrique».
«Il a fait plus de 5.000 morts, 60.000 déplacés et a laissé des cicatrices dans la société casamançaise», a précisé le représentant de l’Union européenne.
«Les affrontements dans le nord de la Casamance ces derniers jours ont fait un bilan de cinq soldats blessés. Il est donc important de poursuivre un dialogue de haut niveau pour amener l’ensemble des factions armées de déposer les armes dans la dignité et permettre à la région de vivre en paix. (…) la fin du conflit ne signifie pas la fin des défis», a insisté le responsable européen, notant que les facilitations d’un dialogue de haut niveau devaient se poursuivre en étant accompagnés par des activités complémentaires et essentielles pour permettre une paix durable en Casamance.
A cet égard, il appelé à œuvrer pour le retour des déplacés, la réinsertion sociale des combattants qui ont déposé les armes et retrouver toutes les conditions nécessaires pour le développement en termes d’accès au service de base de ces zones qui ont été longtemps négligées à cause du conflit.
Les armes et munitions détenus depuis plusieurs années par les combattants de la Base de Diakaye ont été rendues au Mouvement contre les armes légères en Afrique de l’Ouest (Malawo, sigle anglais), une structure indépendante choisie pour conduire le processus de récupération et de destruction de ces armes composées principalement de AK47, de Kalachnikovs, d’obus, de mines anti personnelles entre autres.