L’Archer Capital, à travers l’une de ses filiales, fait partie du quatuor qui arrange actuellement le nouvel appel public à l’épargne de 50 milliards de francs CFA de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) sur le marché financier de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Créé il y a seulement 4 ans, par l’ancien banquier Gilles Tchamba, avec d’anciens collègues, ce groupe, aujourd’hui première société d’investissement du Congo Brazzaville, est devenu un géant de la CEMAC. Partenaire des États de cette zone économique, des entreprises, des municipalités et des institutions financières, L’Archer Capital a réussi la mobilisation de plus de 1400 milliards de FCFA de fonds, ainsi que la détention en portefeuille de plus de 50 milliards de F CFA de titres.
Lancée le 4 mars par la Banque de développement des États de l’Afrique centrale, l’opération, dénommée «BDEAC (6,20 % – 5,95 % – 4,70 %) Net 2024-2031», est structurée par un quatuor dont L’Archer Capital Securities est l’un des quatre chefs de file.
Pilotée par Gilles Tchamba, cette société de bourse congolaise contrôlée par L’Archer Capital, qui détient également L’Archer Capital Asset Management, société spécialisée dans la gestion d’actifs, joue un rôle crucial dans ce nouvel emprunt obligataire de 50 milliards de FCFA de la BDEAC sur le marché financier de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale.
Un apporteur de réseau d’investisseurs
« Notre rôle, c’est d’apporter à l’institution qu’est la BDEAC le réseau qui est le nôtre en termes d’investisseurs. Et qu’au travers de ce réseau, nous apportions suffisamment de liquidité pour permettre le succès de l’opération. C’est un consortium arrangeur et chef de file. Tous les participants, qu’ils soient bancaires ou non-bancaires, sont derrière ce consortium qui conduit l’opération au succès », explique Gilles Tchamba, fondateur et PDG du groupe L’Archer Capital, première société d’investissement du Congo Brazzaville et parmi les plus importantes en zone CEMAC.
Depuis, le consortium a structuré l’opération pour la rendre attractive pour les investisseurs. Et déjà, cet emprunt ouvert aux investisseurs institutionnels ainsi qu’aux personnes physiques, est un succès. Rendez-vous est pris pour ce 26 avril pour la clôture de cette opération de levée de fonds. «La clôture va se faire de la manière la plus belle possible, parce que chaque membre du consortium a travaillé d’arrache-pied pour pouvoir donner un résultat satisfaisant à la BDEAC», rassure Gilles Tchamba. Pour rappel, l’opération vise à financer des projets du plan stratégique de la BDEAC pour la période 2023-2027, appelé «AZOBE» La banque prévoit pour ce faire de mobiliser 1 896 milliards de FCFA, dont 600 milliards de FCFA sur le marché financier régional.
Pour autant, pour le PDG de L’Archer Capital, ce n’est pas uniquement la BDEAC qui mobilise son groupe mais plutôt l’Afrique. «Nous nous voyons comme un acteur qui œuvre au développement du continent. Travailler pour l’Afrique est tellement passionnant que nous ne pouvons nous permettre de rester sur le banc de touche», clame-t-il.
Aider à financer autrement !
Ancien banquier, le dirigeant souhaite faire de la finance différemment au Congo Brazzaville. Gilles Tchamba, avec ses cofondateurs, a pris, en janvier 2020, la décision de franchir le pas par le démarrage de l’aventure L’Archer Capital. «Nous avons commencé par du capital investissement mais la période ne s’y prêtait pas en raison du Covid -19. Après une année, nous nous sommes rendu compte qu’il fallait que nous partions déjà sur ce que nous savions faire le mieux : la banque et donc le financement. C’est ainsi que nous avons lancé la société de bourse en 2021», confie-t-il.
Il faut dire que cette étape a été le tremplin de cette aventure. «Cela nous a permis d’accompagner les États de la CEMAC dans le cadre de leur riposte Covid pour combler le déficit des recettes engendré par la contraction économique qui a frappé l’activité mondiale. Il fallait donc trouver des réponses adéquates aux problèmes pressants des États dans le cadre de leur fonctionnement. Et c’est ce que nous avons fait. Nous avons levé de la dette à court et moyen terme pour permettre aux États de fonctionner», se rappelle Gilles Tchamba.
Aujourd’hui, outre la société de bourse, le groupe a financé d’autres institutions, notamment un fonds de garantie pour acteurs publics comme privés… Un choix qui a permis à L’Archer Capital d’avoir une croissance rapide. «Nous sommes partis d’une institution avec un capital de 10 millions de FCFA pour nous retrouver quatre ans après avec un capital de 1,52 milliard de FCFA. Cette performance a donné naissance à une société de gestion d’actifs qui, elle aussi, se veut ambitieuse pour offrir à notre secteur une gamme diversifiée de produits. Un challenge que nous nous lançons pour pouvoir être à la hauteur des besoins de notre économie», détaille le patron de L’Archer Capital.
Un groupe solide et engagé
En multipliant ainsi son capital par 152, le groupe a renforcé ses fonds propres et pense être à la hauteur de sa mission. Partenaire des États de la CEMAC, des entreprises, des municipalités et des institutions financières, L’Archer Capital revendique la levée de fonds de plus de 1400 milliards de FCFA depuis 2021, ainsi que la détention en portefeuille de plus de 50 milliards de FCFA de titres. «Nous sommes le résultatd’une souffrance. Une souffrance exprimée par un nombre important d’entités qui aspirent à trouver une institution financière à la hauteur de leurs besoins vitaux.Notre principale préoccupation de départ était donc de répondre à ce challenge majeur du tissu économique congolais et sous-régional. Il est à noter que les évolutions économiques et financières impliquent pour la zone CEMAC de se doter d’un système financier suffisamment innovant et audacieux pour prendre à bras le corps les problèmes qui sont liés à l’investissement local. L’Archer Capital a donc fait le choix de sortir des schémas classiques de financement pour se positionner comme l’institution financière d’un monde qui change.
C’est donc cette logique qui a permis au groupe L’Archer Capital de faire le choix des marchés de capitaux comme solution de financement pour les acteurs économiques de la sous-région en plus du capital-investissement qui s’est avéré être un échec dans sa forme pensée auparavant. «Pour la simple raison que nous étions dans un secteur du capital-investissement où nous n’avions pas toute l’expertise requise. Nous avons fait volte-face en revoyant notre modèle en allant dans le sens de ce que nous savons faire le mieux grâce à notre passé de banquier, à savoir, les marchés, justifie-t-il, regrettant tout de même qu’il y ait toujours des startups, quelque part, et des PME qui peinent à se financer. Pour autant, sur cette question, L’Archer Capital veut agir. Pour ce faire, le groupe a créé en 2021 une fondation dont l’objectif assigné est d’investir dans les projets autour de la santé, l’éducation et l’émancipation sociale et quelques projets de startups et les PME en mal de financement.
Baptisée Angelus, cette fondation a lancé quelques projets, octroie des bourses de formation professionnelle et continue accordées à des jeunes entrepreneurs et étudiants. Dans ce contexte, Angelus finance le projet « Okalobe School » qui a pour but de former des jeunes congolais à la cybersécurité et à l’administration du cloud. Pour réussir sa mission, l’école a débuté avec une vingtaine d’étudiants avec l’objectif d’atteindre une centaine de personnes d’ici fin 2024.
Focus sur la CEMAC
Au-delà des startups et des PME, Gilles Tchamba estime qu’il n’est pas opportun, à l’heure actuelle, de penser à se tourner vers d’autres régions d’Afrique. La zone CEMAC ayant déjà des besoins énormes de financement. Ainsi, pour l’heure, L’Archer Capital reste concentré sur cette zone économique. «Il ne serait pas judicieux pour nous de nous éparpiller au tout début du lancement de notre activité pour nous positionner sur d’autres marchés. Ici, en zone CEMAC, nous essayons d’apporter des solutions aux problèmes structurels en matière de financement. Il serait intéressant que l’on fasse d’abord nos preuves dans la région pour escompter réussir une compétitivité ailleurs. Cela nous permet de mener notre expertise à maturité pour qu’une fois hors de notre zone d’activités, nous puissions apporter des solutions aux problèmes dans les régions autres que la nôtre. Il ne faut pas oublier un fait fondamental : apporter un plus par rapport aux acteurs de ces régions», conclut-il.
Article publié pour la première fois sur Afrimag