C’est  une formidable quinzaine  olympique qui vient de se terminer pour la France et pour l’ensemble de la planète. Les Jeux de Paris 2024 ont séduit la plupart des Français ainsi que de nombreuses personnes amoureuses ou non du sport à travers le monde. Si des polémiques sont venues entacher la cérémonie d’ouverture, ou encore celle de clôture de ces Jeux, il est un domaine où la discussion n’a pas lieu d’être. Il s’agit de l’apport de milliers de volontaires à l’organisation de cette manifestation d’envergure mondiale. Nos pays, notamment du «Sud Francophone» seraient bien inspirés d’analyser avec méthode et recul l’engagement de ces milliers de volontaires qui ont certainement contribué pour une large part à la réussite de ces Jeux

Les Jeux olympiques de Paris constituent

La France, est une nation avec une grande tradition en matière de bénévolat. En effet, la population française, est largement engagée au sein du tissu associatif, un champs extrêmement structuré et encadré par des textes juridiques notamment au travers du statut des associations  dites «Loi 1901.» Nombreux sont les Français ayant ou ayant eu des responsabilités associatives. 

Gilles Djeyaramane conseiller délégué à la Citoyenneté, à la Francophonie et aux relations avec les Cultes à Poissy et essayiste ( auteur de deux ouvrages : « Oser la Fraternité »/ « La Francophonie un chemin vers l’Autre » – Editions Atramenta) .

indéniablement aux yeux de la presse internationale une réussite au niveau organisationnel. Les défis initiaux, étaient pourtant nombreux aussi bien au niveau des infrastructures sportives ou hôtelières, des transports (capacité du réseau routier, doute sur les transports en commun, etc.) qu’en matière de sécurité.

Ce succès et plus généralement la bonne marche des manifestations ont pu s’appuyer sur près de 45 000 volontaires bénévoles provenant de plus de 150 pays qui ont fluidifié  et facilité l’organisation. 

Un processus de «recrutement» sélectif

La France, est une nation avec une grande tradition en matière de bénévolat. En effet, la population française, est largement engagée au sein du tissu associatif, un champs extrêmement structuré et encadré par des textes juridiques notamment au travers du statut des associations  dites «Loi 1901.» Nombreux sont les Français ayant ou ayant eu des responsabilités associatives. 

À l’occasion des évènements sportifs notamment, des appels à volontariat sont lancés par les organisateurs, et ce sont des milliers de Français qui postulent comme bénévoles. On peut citer la coupe d’Europe de football en 2016 mai aussi d’autres évènements comme la coupe du monde de rugby en 2023.

Concernant les Jeux Olympiques 2024, ce sont près de 300 000 candidatures qui ont initialement été reçues. Les prétendants ont dû répondre à un questionnaire détaillé avant d’être sélectionnés.

Les louanges adressés à ces volontaires à l’issue des Jeux sont unanimes et les qualificatifs utilisés pour les décrire sont élogieux : «accueillants», «disponibles», «engagés», «souriants», «motivés», «donnant l’impression de recevoir des invités chez eux» …

 Des chevilles ouvrières à l’apport indéniable  

Il  est intéressant de s’attarder sur plusieurs aspects de cette démarche.

En premier lieu, la présence nombreuse de volontaires aura eu comme effet indéniable d’apporter à l’évènement une impression (justifiée) de cohésion nationale autour d’un objectif partagé, mais aussi autour des valeurs universelles du sport. Ces personnes clairement identifiées et présentées dès l’ouverture des Jeux comme des bénévoles par Tony Estanguet ont su trouver une place de choix dans la machinerie olympique. Chacun des volontaires aura bien souvent rempli avec abnégation et sérieux ses missions sans en dépasser le cadre.

En deuxième lieu, il convient de bien saisir que les compétences des volontaires ont été utilisées de façon efficiente. 

Tout comme  en entreprise, ont été mis en avant les savoirs des uns et des autres (communication, management, compétences médicales ou linguistiques par exemple), savoir-faire, c’est-à-dire l’expérience professionnelle passée et enfin l’indispensable savoir-être ; c’est-à-dire une réelle bienveillance et un sens de l’accueil qui ont marqué les nombreux spectateurs venus assister aux différentes compétitions. 

En troisième le lieu, le caractère entièrement bénévole de cet engagement est à saluer. Il est vrai que de nombreux volontaires ont dû parfois puiser dans leur cagnotte personnelle pour faire face à certaines charges (logements, transports, etc.). Une première estimation permet déjà d’évaluer que 45 000 bénévoles ont pu faire économiser chacun 1000 euros aux organisateurs en termes de masse salariale et de charges sociales soit 45 000 000 d’euros (près de 30 milliards de FCFA). 

Lors de la Coupe d’Afrique des Nations 2023 fort bien réussie, on rappellera  que déjà la Côte d’Ivoire a disposé de l’appui de milliers  de bénévoles et volontaires. Ces derniers devraient d’ailleurs être priorisés dans les politiques publiques d’insertion du gouvernement ivoirien.

Ces situations nous rappellent que le bénévolat est une force économique à ne pas négliger. Il peut palier aux problématiques d’un budget limité dû à une levée d’impôt faible ou à une absence de partenaires financiers extérieurs.

Nous, acteurs et ambassadeurs de la Francophonie, devrions aussi, nous inspirer davantage de ce modèle organisationnel et nous porter davantage candidats pour accueillir des événements sportifs ou culturels d’envergure internationale. 

Article publié pour la première fois sur Afrimag