En France, avec la Loi Fioraso, aujourd’hui plus de 1400 formations diplômantes sont exclusivement en langue anglo-américaine. Quel message envoie la France au monde, que la langue française soit optionnelle. Au regard de l’histoire, les élites françaises porteront une lourde responsabilité

Il est vrai que pour un chercheur français, il est plus flatteur et rémunérateur d'enseigner -le plus souvent en langue anglaise- dans une université américaine ou européenne que d’enseigner dans un PMA ou dans un PVD.

Benoist Mallet Di Bento, Conseiller en Francophonie

benoist@nohoo.studio

Il est vrai que pour un chercheur français, il est plus flatteur et rémunérateur d’enseigner -le plus souvent en langue anglaise- dans une université américaine ou européenne que d’enseigner dans un PMA ou dans un PVD.

De l’absence de volontés des institutions nationales françaises, cette carence  provoque naturellement à ce que d’autres langues dont principalement l’anglo-américaine se substituent au français.

700 millions de francophones en 2050, cela ne pourra se concrétiser que par une politique francophone globale de formation d’enseignants allant du primaire au supérieur, avec des objectifs clairs, précis et dans la durée. Il est encore temps d’être créateur et non de subir dans la résignation.

Pourquoi ne pas revisiter la conception d’accueil des étudiants du Sud, des chercheurs francophones et étrangers dans les universités françaises ?

Par filière d’études, mettons en place de puissants accords de partenariat entre les structures d’enseignement francophones du Nord (Amérique + Europe) et ses sœurs francophones du Sud des cinq continents ? Le royaume du Maroc, me semble, une excellente illustration.

Avec le concours du continent africain, investissons, partageons, mutualisons nos connaissances entre apprenant et appreneur par la création de pôles d’excellence d’enseignement et recherches thématiques.

Repenser par l’Afrique, elle sera créatrice de richesse humaine, environnementale, sociale, économique… dans le respect mutuel des cultures et des civilisations.

Et si le flux pouvait s’inverser à l’horizon 2050 ? Le Nord devenant appreneurs, migrants… vers un Sud, terre de création et d’attraction… Pour cela, il faudra que le Sud ne se perde pas dans les dogmes, les impuissances et les petitesses du Nord. Utopie ou réalité, nous le saurons avant la fin de la décennie.

Oui, pour une francophonie holistique !

Oui, pour une civilisation francophone !

Article publié pour la première fois sur Afrimag