Avant l’abandon de la photographie argentique, les grands fabricants des films comme Kodak, Fuji… se réunissaient une fois le début de chaque décennie à Hollywood pour définir la mise à jour du formatage des couleurs, – nos photographies de famille avec le temps avaient une colorimétrie différente durant les années 1970, 1980, 1990…),- participant au conditionnement de notre sensibilité dans notre environnement quotidien…
Avec l’arrivée du numérique, le professionnel comme l’amateur a une liberté, pas totale, mais beaucoup plus étendue qu’auparavant
Benoist Mallet Di Bento, Conseiller en Francophonie
benoist@nohoo.studio
Ce qui m’amène, à rebondir sur l’article de M. Clément Pétreault, «Woke ou réac ? Pour qui vote ChatGPT ?», en révélant que des universitaires ont soumis l’agent conversationnel ChatGPT à un questionnaire de positionnement politique. Il en ressort qu’il : « (…) a le profil d’un californien libéral, mainstream et pragmatique (…) très favorable au multiculturalisme, à l’accueil des migrants, aux droits des minorités et très préoccupé́ par les enjeux écologiques (…).» Ce qui souligne que les biais de recherche de ChatGPT ne sont pas neutres et qu’on en déduise les effets néfastes et lobotomisants d’une vie américanisée en symbiose avec ChatGPT.
Le problème n’est pas tant que ce soit un groupe de professionnel qui choisisse un format colorimétrique, un modèle de transformation de langage prédictif etc. mais que ce ne sont que les États-Unis d’Amérique (et de façon pressante l’Extrême-Orient) qui, unilatéralement, l’imposent.
À ma connaissance, je ne pense pas qu’une institution internationale ait soulevé ce problème, ni de le dénoncer et encore moins de le faire relayer auprès de la communication de masse …
L’Europe recule dans la production de publications scientifiques
Depuis le début du XXIe siècle, la position de l’Europe dans l’écosystème scientifique (nombre de publications scientifiques) stagne ou rétrograde. Dans la hiérarchie mondiale, les pays émergents confirment leurs places ascendantes.
Pourquoi ne pas envisager, un accord entre les puissances francophones à fort potentiels scientifiques dans un rapprochement avec la Corée du Sud, – 13ème puissance économique mondiale et membre observateur de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) -ceci pour définir une stratégie commune d’une IA au service de la francophonie et de la langue coréenne ?
Ou encore de prendre au mot, la récente intervention de M. Jensen Huang, PDG de Nvidia, l’une des premières entreprises américaines de calcul informatique, déclarant « que chaque pays devait disposer de sa propre infrastructure d’intelligence artificielle afin de tirer parti du potentiel économique tout en protégeant sa propre culture.»
La France, championne mondiale de l’IA
De ses mathématiciens et par le nombre de ses médaillés Fields, la France est la championne mondiale de l’Intelligence Artificielle, ce qui se traduit que les grandes entreprises de la Silicon Valley ont souvent fait appel aux talents et compétences français.
Voilà, une voie, qui pourrait être prise par la France et les pays de la francophonie (partenaire public et privé), pour créer un modèle de transformation de langage prédictif respectueux des civilisations et des cultures, propre aux modes de pensée des populations d’expression française.
Article publié pour la première fois sur Afrimag
