Opposé à la politique de la planche à billets du gouvernement pour renflouer le Trésor public de 7 milliards de dinars, Marouane Abassi, le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), vient d’être remercié par le Président tunisien Kaïs Saed. Il est remplacé par Fathi Zouheir Nouri, membre du conseil d’administration de la Banque Centrale de Tunisie, depuis juin 2016.

Nouri s’était adressé au président de la république, pour lui proposer de rencontrer la délégation de négociation avec le Fonds monétaire international, et à revoir le contenu du dossier.

Fethi Zouhair Nouri reçu par le Président Kaïs Saed

Selon les médias tunisiens, Fathi Zouhair Nouri est un fin connaisseur de l’économie tunisienne, et au mois de juin 2023, il avait publié un post, estimant que «le FMI veut profiter de la situation économique désastreuse de la Tunisie, et pousse le pays vers l’adoption d’un système économique ultralibéral, c’est à dire pratiquant surtout la vérité des prix. Chose difficile et qui nécessite plusieurs étapes et un budget colossal.»
Nouri s’était adressé au président de la république, pour lui proposer de rencontrer la délégation de négociation avec le Fonds monétaire international, et à revoir le contenu du dossier. « Je vous invite à modifier la durée de la réforme (2024-2030), et que la prolongation soit accompagnée par la mise à disposition de l’argent nécessaire pour effectuer les réformes. Je vous invite à mettre en place un fonds national de réformes, dont une partie sera financée par l’Etat tunisien, et la plus grande partie par des bailleurs de fonds internationaux parmi ceux qui appellent à se rapprocher de la réalité des prix.»

Qui est Fethi Zouhair Nouri ?

Le nouveau gouverneur qui a prêté serment ce jeudi matin devant le Président de la République, avait siégé au sein du Conseil d’administration de la BCT et avait été auparavant membre, durant trois mandats, du Conseil économique et social ainsi que du Conseil d’analyse économique.

Né à Tunis, le 7 novembre 1955, Fethi Zouhair Nouri est titulaire d’un doctorat en Sciences économiques, de l’Université de Paris II et de l’Institut Français de Pétrole, sa thèse a porté sur l’analyse des contrats pétroliers (1987). Il est titulaire également d’un mastère en économie de l’énergie (IFP, 1983 – 1984).

Il est l’auteur de nombreux ouvrages et publications.

Article publié pour la première fois sur Afrimag