Une trentaine de cultivateurs et ingénieurs malgaches viennent de suivre une formation sur la méthode zimbabwéenne «Pfumvudza», en vue de l’autosuffisance alimentaire. Le ministère de l’Agriculture et de l’Elevage a mis en place un site vitrine «Pfumvudza».

Tous les moyens sont bons pour atteindre l’autosuffisance alimentaire. C’est le moins qu’on puisse dire de l’initiative du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage (MINAE) lors de l’envoi d’une trentaine des agriculteurs, techniciens et ingénieurs ainsi que des représentants d’associations malgaches au Zimbabwe pour s’acquérir de la méthode culturale «Pfumvudza». Avant leur départ pour Harare, fin janvier 2023, le Président malgache Andry Rajoelina a reçu les heureux élus, donnant sa bénédiction et rappelant qu’une telle action fait partie des objectifs lancés lors du Sommet africain sur l’Alimentation au Sénégal.

Formation à la méthode Pfumvudza

Sur le terrain au Zimbabwe

Le Zimbabwe a déjà adopté depuis des années, une série de mesures visant à renforcer l’agriculture intelligente face au climat, notamment à travers le concept «Pfumvudza» qui comprend des pratiques d’agriculture de conservation telles que le zéro labour, la rotation des cultures et le paillis.

Cette formation est acquise à travers un partenariat de l’Etat avec «Foundation for Farming», une ONG fondée en 1981 et basée au Zimbabwe qui se spécialise dans la formation et la recherche dans tous les aspects de l’agriculture. Cette formation s’inspire par une approche holistique incluant la transformation personnelle des agriculteurs, pour échapper à la pauvreté et générer de surplus pour un avenir meilleur. Depuis, près de 5 millions d’agriculteurs à travers l’Afrique utilisent déjà cette technique.

Mitia Rakotoarisaona, Directeur de la Vulgarisation, Formation Agricole et Rurale (DVFAR) au sein duMINAE informe que dans le processus du partage d’expérience des bénéficiaires de la formation zimbabwéenne auprès de leurs homologues malgaches, le ministère a mis en place un site vitrine «Pfumvud».

Autant des tâches à concrétiser

Dans la foulée de cette vulgarisation de la formation agricole et rurale, Mitia Rakotoarisaona se réjouit – ne serait-ce que pour la période de février au mi-mars 2023 – de la signature de trois conventions du MINAE dont une avec l’Ecole supérieure des sciences agronomiques d’Antananarivo (ESSA), une avec la coopération japonaise JICA ainsi que d’une dizaine d’ateliers auprès des techniciens et cultivateurs.

Le déplacement au Zimbabwe permettra aux agriculteurs zimbabwéens d’apprendre beaucoup de la part de leurs collègues sur place. Quant aux Malgaches, ils sont réputés malgré tout dans la riziculture. En tout cas, saluons l’ONG « Foundation for Farming » qui a contribué à une telle formation. Il s’agit en d’autres manières d’une réussite du partenariat entre le public et le privé (PPP), un concept qui est à encourager en insistant que les règles de jeu soient bien définies et précises dès le départ.

Au MINAE de faire preuve d’efficacité dans leur mission, notamment à l’harmonisation des différentes interventions existantes, de la mise en place d’une stratégie de vulgarisation agricole nationale et surtout de la mise en œuvre de la stratégie de la formation agricole et rurale. Autant des tâches à concrétiser. Que la passion qui anime la DVFAR dans l’objectif d’un changement positif afin de raviver l’espoir d’un développement réel et durable de Madagascar se matérialise en acte !